Après avoir eu pour nostalgie télévisuelle les errances solitaires d’un lycanthrope ( qui n’est pas sans nous rappeler l’Incroyable Hulk ), la fantaisie et l’humour d’une réincarnation contemporaine – des eighties – et trop courte de l’enchanteur Merlin et les contes et merveilles de l’heroic-fantasy narrés par Jim Henson, je reste dans une certaine nostalgie télévisée en venant vous reparler d’une série des eighties. Encore une fois.
« SHADOW CHASERS »
Lorsque le 11 juin 1994 la chaine M6 annonçait la première diffusion d’un duo d’enquêteurs du paranormal, je me
suis alors dit qu’il y avait anguille sous roche en plus d’une arnaque dans cette annonce, ce concept d’associer dans une série fantastique américaine un sceptique et un personnage croyant au
paranormal n’étant pas pour moi inédit. Me souvenant de cette série que j’aborde aujourd’hui :
Créée par Kenneth Johnson, à qui les adolescents des eighties devaient déjà leurs après-midi télévisés devant « L’Homme qui valait Trois Milliards », sa déclinaison féminine « Super Jaimie », cet « Incroyable Hulk » précédemment abordé ou même cette magnifique et culte série d’invasion extraterrestre « V », et Brian Gazer, à qui on a du depuis des séries plus contemporaines comme « Arrested Development », « 24 Heures Chrono », « Shark » avec James Wood ou « Friday Night Lights » ( série sportive sur le football US ), « Chasseurs d’Ombres ( Shadow Chasers ) » a donc uni dans leurs enquêtes paranormales un professeur de parapsychologie et un journaliste.
Le Professeur Jonathan MacKensie ( incarné par Trevor Eve, acteur déjà confronté au paranormal en tenant le rôle du Jonathan Harker de John Badham dans son « DRACULA » de 1979, revu depuis dans le « TROY » de Wolfgang Petersen ou la récente série « Waking the Dead » ), cartésien et rationaliste, cherchant un sens concret à tout événement, va voir sa vie, sa pensée et son quotidien par l’irruption dans celui-ci d’un journaliste féru de paranormal écrivant dans un tabloïd obscur du genre « Weekly World of the News », Edgar Benedek ( à qui l’acteur Dennis Dugan prêtera ses traits et sa plume fictive après avoir débuté dans des séries comme « Hill Streets Blues » ou « MASH » et être aujourd’hui du cercle des amis d’Adam Sandler : « HAPPY GILMORE », « BIG DADDY », films dont il est aussi le réalisateur ), qui lui demande son aide pour enquêter sur les événements auxquels celui-ci et ceux-ci, de fait, vont être confrontés…
Chaperonné par le Docteur Julianne Moorhouse ( l’actrice Nina Foch, qui nous a quitté l’hiver dernier, non sans avoir été la mère du médecin légiste de la série procedurial « NCIS » : Mrs Victoria Mallard ), qui aimerait les voir cesser de faire les pitres et les guignols dans ces investigations des plus farfelues, « Chasseurs d’Ombres » n’en reste – et oui – pas moins une série qui sut associer fantastique et humour chaque semaine. Que ce soit dans les monstres hebdomadaires ou son écriture.
Surfant sur cette vague de chasseurs de monstres sachant manier le bon mot dans les pires situations héritée du succès d’un film comme « GHOSTBUSTERS » en 1984, cette série diffusée en France sur feu la Cinq de Berlusconi à partir de mai 1988 ( mais tournée en 1985 et diffusée le même hiver sur ABC ) aura cessé, hélas, au bout de son unique saison de treize épisodes ( un pilot de 90 minutes et douze épisodes de 47 minutes ), sans doute par l’incompréhension des dirigeants d’alors de la chaine américaine productrice.
Et alors que Kenneth Johnson himself ressuscite avec succès sa cultissime série « V » dans ce qui n’est
ni un reboot ni un remake mais semble bien un nouveau concept fonctionnant du tonnerre de Dieu, il est à craindre qu’une telle série – « Chasseurs d’Ombres » - ne bénéficie jamais de
cette vague nostalgique télévisée pourvoyeuse de cadavres scénaristiques. Surtout après le succès que l’on a connu avec un programme similaire devenu encore plus culte comme ces
« X-Files » de Chris Carter, ce duo d'enquêteurs fédéraux du paranormal qui débuta ce 11 juin 1994 sur M6.
Et la revoir sur quelques chaines que ce soient reste pure illusion, « Chasseurs
d’Ombres » souffrant de ses qualités des années 1980, des effets spéciaux estampillés vieillots
sans parler de la garde-robe, des coiffures et des looks de cette décennie du grandnimportenawak visuel. Mais un grandnimportenawak télévisuel que je regrette vraiment…
Comme La Cinq. Même si cette perversion télévisuelle est un héritage de Sylvio Berlusconi.
Un grandnimportenawak, oui !!
Fiche IMDB ( en anglais ) de la série
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