Hier, je revenais sur la série « Mr. Merlin » - dans laquelle jouait Barnard Hughes – aujourd’hui, je poursuivrai la carrière de l’acteur en revenant sur ce film de cinéma que j’ai extrait de sa filmographie pour le citer :
« GENERATION PERDUE » ( 1987 ) de Joel Schumacher
"THE LOST BOYS ( GÉNÉRATION PERDUE )" fait, donc, partie, pour moi, des trois films ayant abordé le thème du
vampire sous une nouvelle tournure dans les eighties.
Une sainte trilogie ( ou impie ), n'hésiterai-je pas à dire, composée de ces "LES PRÉDATEURS" de Tony Scott - qui unissai(en)t Catherine Deneuve et ce dandy de David Bowie pour nous
montrer comme les vampires, ces créatures éternelles de la nuit, pouvaient vieillir - quand Kathryn Bigelow ( "POINT BREAK, EXTREME LIMITE" plus tard ) exhortait le coté monstrueux de ces
insectes buveurs de sangs à ces "FRONTIÈRES DE L'AUBE" et… ce film de Joel Schumacher ( "8MM" dans
un passé récent ), qui, lui, s'imprégnait de ces années 80, de sa culture rock, de sa jeunesse rebelle, du son d'une nouvelle chaine naissante - MTV - pour réunir en 1987 de jeunes acteurs
prometteurs ( Jason Patric, Corey Haim, Corey Feldman ) dans une métaphore fantastique sur l'adolescence et du passage à l'âge adulte, etc, etc.
Divorcée, Lucy Emerson n'a plus rien et a décidé de retourner vivre chez son excentrique père, décidée à refaire sa vie et emmenant avec elles ces deux garçons, qui d'une cité urbaine qu'ils
pouvaient imaginer dangereuse vont découvrir que la "campagne" balnéaire peut révéler de bien plus sombres mystères...
Comme voulant donner la parole à ces femmes, trop souvent alors victimes des divorces dans leur rôle soudain de mère célibataire dépassée, Joel Schumacher préfère faire de sa mère fraichement
séparée une battante que son échec personnel ne va pas miner mais au contraire permettre de se libérer et de trouver un nouveau départ à sa vie : nouvelle vie, nouvelle maison ( celle de son
pôpa : l’excentrique Barnard Hughes, dont nous parlions hier dans ma nostalgie télévisée de sa série « Mr.
Merlin » ), nouveau métier, nouveau flirt ?
Tout en permettant à des enfants, sans doute trop accaparés par la profession urbaine de leur père, de renouer avec leurs racines familiales incarnées par un grand-père excentrique qui n'hésite
pas une seconde à leurs dicter ses lois ( de ) célibataires et à mettre le haut là à certaines de leurs envies soudaines, comme conduire sa voiture, non sans faire preuve d'humour ( jusqu'au
final d'ailleurs ).
Quant à ces deux frères. Bien loin des clichés cinématographiques qui opposent sans cesse l'ainé à son cadet, Jason Patric ( "SLEEPERS" ) et
Corey Haim ( "Merlin", mais pas la même série eighties que Barnard Hugues ) présentent deux frères que
l'âge sépare mais qui vont savoir rester soudés pour aider leur mère à supporter le coup dur du sort... mais aussi ce qui les attend tapis dans les secrets enfouis de Santa Carla en
Californie.
"GÉNÉRATION PERDUE", film sur la fratrie ?
Peut-être.
Mais à cinq ou dix pour sang, le reste étant surtout une vue d'esprit du réalisateur de "PHONE GAME" d'une génération sacrifiée d'enfants américains devant le dieu télévisé, entre autres,
lorsque des yuppies de parents se perdaient dans une quête absolue de la réussite professionnelle et du profit mercantile en vue d'aucune dépense culturelle et familiale : capitalisation,
investissement et tout le baratin de ces années Wall Street et d'une politique reaganienne…
Car, bien que présents les parents et grands-parents - se limitant à la famille Emerson, de facto - ne tiennent guère un rôle si important dans cette découverte de soi à travers des jeux de
séductions dangereux qui vont amener Michael ( Jason Patric ), l'aîné, à accepter des défis d'intronisation dans cette bande de jeunes punks. Car, c'est là aussi que le film trouve tout son sens
dans la V.O. - "THE LOST BOYS" ( des garçons perdus, qui pourraient renvoyer aux enfants perdus et abandonnés du « Peter Pan » de James M. Barrie, des enfants qui eux aussi ne
vieilliront jamais ) - avec la bande, le groupe, la communauté que forment ces garçons autour d'un leader charismatique incarné par Kiefer Sutherland (
"STAND BY ME" ), fils d'un père acteur qui interprétera lui-même un chasseur de vampires des années plus tard ( dans le "BUFFY CONTRE LES VAMPIRES" que l'on ne connait pas tous ) : ce
quatrième film du New-Yorkais d'origine suédoise étant aussi et surtout un film de bande ( ce que Kiefer a connu avec le "STAND BY ME" ci-mentionné auparavant ) avec ses règles d'intronisation,
ses défis ( course de motos "renvoyant" à un "REBEL WITHOUT A CAUSE" modernisé et fantastique ), ses défis ( boire ce sang qui prend là toute son imagerie comparable à une drogue ), etc,
etc - que reprendront les finnois de The 69 Eyes dans le clip de leur titre "Lost Boys" - jusqu'au secret de cette malédiction qui condamne à petit feu Michael à la damnation éternelle en
faisant un vampire lui aussi…
Et, le film trouve son ancrage dans le thème fantastique parallèlement avec l'apparition des frères comiques Frog, parmi lesquels Corey Feldman ( "BIKINI BANDITS
EXPERIENCE" ).
Deux adolescents, eux aussi livrés à eux-mêmes, dans cette cité balnéaire où seuls les ados semblent vivre et qui pour survivre tiennent un comics shop, église d'une nouvelle génération élevée à
la contre-culture et éduquée à la subculture populaire de ces bandes dessinées pour adolescents américains, boutonneux, dans lesquelles Jésus prend les traits de Spiderman ou Noé ceux de
Superman. Sam ( Corey Haim ) rencontrant ces frères Frog en dissertant sur le classement de telles ou telles revues avant que les fantasques frangins ne lui conseillent plutôt chaudement et
vivement de s'intéresser aux revues de "Tomb of Dracula" s'il veut garder le sien de sang chaud !!
Car, en fait, comme la vérité sort de la bouche des enfants, la vérité apparait aux yeux des mêmes et ces deux grands enfants de Frog savent que des vampires rodent sur leur territoire et se sont
jurés d'être de parfaits chasseurs de vampires, entraînés à toutes formes de détection et d'attaques à travers les comics et le cinéma ( mise en abyme du sujet subtile ) comme si la fiction
dépassait l'entendement.
Chacun de leurs actes et chacune de leurs paroles étant des mines d'humour... jusqu'à ce diner romantique qu'a organisé Lucy.
Même si la famille est le maître-mot de ce film, que ce soit dans l'entraide des deux frères, la famille fictive qu'ont formé ces garçons ou la
déclaration faite par le Maitre Vampire en personne ( en quête d'une mère pour ses garçons ), Joel Schumacher signe pour autant un sympathique film, qui ne tombe pas dans la mièvrerie et
reste non moins dénué d'humour, fantastique et subculture et emprunt de tout ce qu'ont pu laisser ces foutues années 80 peroxydées ( depuis reprises dans la série "Bouffie", non ? ). Soit un
sérieux descendant du Comte Dracula issu d'une branche américaine moderne que le cinéma n'a pas réussi à rattraper - ou presque... alors que la littérature nous a offert des Anne Rice et Poppy Z.
Brite à la pelle.
Comment ça je ne connais pas la saga "Twilight" ? LOL
Vous pouvez maintenant éteindre votre télévision...