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Faire semblant c'est mentir

Par Fibula
Faire semblant c'est mentirFaire semblant c'est mentir, de Dominique Goblet, L'Association, 2008 (emprunté à la bibliothèque de Parc-Extension)
Voici le résumé de l'éditeur ainsi qu'une courte biographie de l'auteure :
«Commencé il y a douze ans, ce travail autobiographique est le chef-d'oeuvre de Dominique Goblet, l'un des livres les plus essentiels du catalogue de L'Association et de la forme autobiographique. Il s'agit d'un travail où le temps joue un rôle complet : l'auteur a intégré son changement de style à la narration, ainsi que les événements survenus dans sa vie dans une structure élaborée aux recherches stylistiques et narratives rarement égalées dans la bande dessinée.
Dominique Goblet élabore toutes sortes de récits sur de très nombreux supports : peintures, dessins, photographies, textes, installations, carnets, objets, fragments divers.
Sa narration peut se manifester à partir de deux dessins qui se font face ou de la complexité d'un livre.
Elle expose, publie, participe à des événements théâtraux (muziek LOD, à Gand), imagine des concepts photographiques pour les pochettes du label Sub Rosa.
Son travail est publié par Frémok (Bruxelles / Paris) et par l'Association (Paris).
Elle a participé à de nombreuses revues (Le Lapin, Strapazin, Comix 2000, Frigobox, Beaux Art magazine ...), expositions (Autarcique Comix, musée d'art contemporain de Luzern, Diapason à New York ...) et festivals (Angoulême, Villeurbanne, Haarlem ...).
La galerie Pierre Hallet représente Dominique Goblet à Bruxelles, Sjakie's Gallery à Haarlem et la galerie DS à Vence.»

Cette bande dessinée nous emmène dans un univers totalement à part. À part de la bande dessinée traditionnelle, à part du dessin traditionnel...Quand on la commence, on ne peut s'arrêter avant de l'avoir terminée !
Quatre chapitres se succèdent, alternant entre le récit de Dom, qui vit des retrouvailles douloureuses avec son père, accompagnée de sa fille Nikita, et l'histoire de GM, qui n'arrive pas à clôturer une relation amoureuse pour se laisser aller totalement avec sa nouvelle amie.
Les événements relatés sont dans les deux cas douloureux, mais ne tombent jamais dans le mièvre. Le personnage central, Dom, est à la recherche de cette pureté, de cette transparence, de cette vérité, mais se retrouve face à ses vieux démons, et face à des personnes qui à un moment ou à un autre, vont faire semblant (son père faisait semblant de ne pas entendre quand sa mère l'enfermait au grenier, les mains attachées ; son amoureux, perdu, fait semblant de l'aimer). Le livre montre l'omniprésence de l'enfance et des souvenirs dans notre vie d'adulte. Dom et GM tentent tous deux de s'aimer dans un présent jonché de leurs souvenirs douloureux. Le dernier chapitre apporte une douceur par ses couleurs chaudes, les tableaux, l'utilisation de la peinture... Nous sommes loins des chapitres précédents aux coups de crayons incisifs et parfois agressifs. Ce chapitre présage de jours heureux...

À lire absolument.

Vous pouvez en lire quelques pages ici.

En écrivant ceci, je découvre l'album que Tortoise a fait avec Bonnie Prince Billy, The Brave and The Bold (Overcoat recordings, 2006)

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