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Pour Noël, offrez des livres de chez Quadrature ...

Par Goliath @Cayla_Jerome
 Quadrature présente : Arts ménagers


 

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Nouvelles d'Isabelle Renaud


(Le recueil sera présenté officiellement au salon d'Ozoir-la-Ferrière (77) le 21 novembre à 11h30)
Les treize nouvelles qui composent ce recueil s’articulent toutes autour d’un objet de la maison: un fauteuil trop beau pour rester dans le salon, une poupée maudite trouvée lors d’un déménagement, une alliance qu’on enlève... Pourtant,

Une idée cadeaux pour les fêtes qui approchent : offrez des livres de Quadrature

Ce ne sont pas ces objets qui occupent le devant de la scène. Ils ne jouent qu’un rôle de catalyseur dans un quotidien en apparence banal, et nous révèlent à l’improviste la sauvagerie des sentiments.
Isabelle Renaud est journaliste et collabore régulièrement à la revue de nouvelles Rue Saint-Ambroise. Elle vit avec sa petite fille en région parisienne. Arts ménagers est son premier recueil.
Format 230 x 113 mm - 113 pages - 15€ - ISBN 978-2-930538-06-8 - Contact : [email protected] - Commande directe chez l'éditeur (par courriel à [email protected] ) - PAS DE FRAIS DE PORT ni de paiement préalable - Livraison rapide
La Couette  (Extrait)

Elle pleurait à gros bouillons. Il s’assit sur le lit, accablé.
— Tes larmes m’insupportent.
L’éclat de méchanceté qui luisait dans ses yeux la frappa en plein cœur. C’était la première fois, chez lui, qu’elle voyait ça. Le lendemain, elle emmena la housse de couette et les taies d’oreiller chez le teinturier.
— J’ai tout passé à 90 degrés mais ça ne marche pas. Le blanc est jaune, vous voyez. Et il y a au milieu cette tache marronnasse… vous croyez qu’on peut l’effacer ? Vous croyez ?
Il se tenait debout à côté d’elle, dans sa veste en cuir noir trop droite, et il ne disait rien, il regardait le teinturier d’un air crispé. Le teinturier était petit et chinois, il ne parlait pas bien français, il hochait la tête et disait « c’est ok ». Elle répéta sa question sur un ton insistant, puis elle comprit qu’elle n’obtiendrait pas de réponse différente. Alors elle paya et sortit. Il marchait sur ses talons, silencieux. D’un pas mécanique et régulier. Le boulevard de Charonne déroulait autour d’eux ses échoppes poisseuses. Elle se lança dans un monologue hasardeux au sujet des taies d’oreiller.
— Je ne sais pas pourquoi ça a jauni comme ça, si ce sont nos cheveux qui font ça, on n’a pourtant pas les cheveux sales, je me demande si on peut ravoir cette salissure, si c’est de la crasse incrustée ou si c’est juste l’usure qui produit cette couleur-là.
La chanson de Souchon lui revint à l’esprit comme pour se moquer d’elle.
« Est-ce qu’on peut ravoir à la machine
Les sentiments
La blancheur qu’on croyait d’origine
Avant »
Alors elle se tut et désinvestit subitement la taie d’oreiller. Elle ne crut plus en l’amour de cet homme qui se tenait raide et plein de tristesse à ses côtés, et elle le haït toute l’après- midi sans mot dire, sans faiblir...

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Nos autres livres durant la saison 2009 - 2010

Et je fais quoi, moi, maintenant - Jacqueline Daussain - paru en septembre 2009
Haut les filles! - Calouan - décembre 2009
Court, noir, sans sucre - Emmanuelle Urien - février 2010 (réédition du premier recueil d'Emmanuelle Urien. Un petit bijou aujourd'hui introuvable)
A l'ombre de la fête - Marie-France Versailles-Dechamps - mars 2010


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