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Samson & Delilah version aborigène

Publié le 16 novembre 2009 par Gabrielsiven
Samson & Delilah version aborigène
Le premier long métrage de Warwick Thornton, qui sortira le 25 novembre prochain dans les salles obscures, entretient un rapport assez lointain avec l’histoire biblique. Samson & Delilah sont deux adolescents aborigènes qui vivent dans un centre communautaire décrépit dans l’outback australien. Pas grand-chose à faire : Samson préfère sniffer de l’essence plutôt que d’entendre son frère jouer de la musique, Delilah assiste sa grand-mère sur ses peintures. Des dizaines de points de couleurs vives faits avec le manche d’un pinceau sur une toile sans châssis, posée sur la poussière rouge du désert.
Quand leur vie immuable se trouve tout à coup bouleversée, qu’ils se retrouvent sans attache, ils fuient. Pour se retrouver en marge de la ville des blancs, et découvrir à leurs dépens qu’ailleurs n’est pas synonyme de meilleur.
Ni documentaire sur la condition des aborigènes en Australie ni histoire d’amour romantique sous l’œil ému des kangourous, Samson & Delilah raconte une histoire, probable, possible, triste et pleine d’espoir. Warwick Thornton, auteur de plusieurs courts-métrages sur les aborigènes et abo lui-même, s’est appuyé sur sa propre expérience pour faire ce film, dont il signe également le scénario.
Samson & Delilah version aborigène
Si Samson & Delilah a beaucoup à dire, il n’en perd pas pour autant le sens de l’esthétique. Bien au contraire. Il y a des moments de grâce, l’aube, le feuillage des eucalyptus sur la terre ocre, la nuit qui tombe, bleu outremer sur l’horizon jaune. C’est un film peu bavard, qui préfère montrer et faire ressentir qu’énoncer ou affirmer. Le langage du corps, des mains, les regards, les gestes et la musique remplacent avec subtilité les paroles.
Un beau film, sensible et intelligent, succès critique et public en Australie et à l’international. A voir !
Samson & Delilah, de Warwick Thornton, avec Marissa Gibson, Rowan MacNamara,… Australie, 2009, 1h41, distribué en France par Why not productions Caméra d’or au Festival de Cannes 2009, Grand prix du jury, prix d’interprétation féminine, prix d’interprétation masculine festival des Antipodes de Saint-Tropez, 13 nominations à l’Australian Films Institute,
Et bien d'autres récompenses...
Les photos proviennent du site officiel du film.

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