Magazine Focus Emploi

Edelman s'interroge : Solidarité, responsabilité, co-engagement… Le Grand retour de la générosité des marques comme arme anti-crise ?

Publié le 17 novembre 2009 par Jérémy Dumont
Nobody_knows_you

Les grands journaux et magazines français ont trouvé le moyen de continuer à parler de la crise sans risquer le rejet, leur nouveau crédo est de dire que la crise a du bon ! Que les consommateurs bling-bling culpabilisés et fauchés sont en train peu à peu de se transformer en gentils consoacteurs.

Alors qu’il y a peu de temps encore les couvertures qui pavaient les kiosques presse étaient toutes plus anxiogènes les unes que les autres, depuis quelques semaines un revirement s’opère. La crise laisse la place à la « gentillesse » (Courrier international), Challenges annonce avec le Credoc la fin de « l’hyperconsommation », Libération invite ses lecteurs à vivre la crise « sans criser » et les plus provocs osent même un « vive la crise » un peu douteux.

Derrière ce changement il y a certes une tactique commerciale, un sujet vendeur – les français longtemps « fascinés » par la crise sont aujourd’hui arrivés à saturation et sont prompts à fuir les medias qui joueraient les énièmes cassandres- mais il y a aussi une réelle remise en question des modèles de consommation.

Toutes les enquêtes, tous les sondages sur le sujet montrent que « quelque chose est en train de se passer ». Chacun y va de son analyse, mais ce que cette crise révèle, c’est bien une évolution assez profonde de la façon dont les consommateurs opèrent leurs arbitrages et déterminent leurs choix.

Il est sans doute trop tôt pour dire que l’ostentation a vécu, le bling bling bouge encore et il serait très exagéré de poser que les consommateurs Français sont massivement devenus « bios », « locavores », « solidaires » ou encore « glaneurs ». Pour autant, ce qui se joue aujourd’hui est bien une évolution des valeurs et du sens que les consommateurs citoyens mettent dans leurs achats.

L’étude Good Purpose que StrategyOne réalise depuis 2 ans pour le Groupe Edelman dans 10 pays* étudie le rapport des consommateurs vis-à-vis des Grandes causes et des marques qui les soutiennent.

Cette année les résultats mesurés sur plus de 6000 personnes mettent en évidence les « nouveaux deals généreux» que les consommateurs réalisent au moment de leurs achats.

Tout d’abord les consommateurs sont aujourd’hui conscients du rôle qu’ils ont à jouer : 87% des consommateurs interrogés disent avoir le sentiment qu’il est de leur devoir de contribuer à une société et à un environnement meilleurs, 83% disent être prêts à changer leurs habitudes de consommation si cela peut contribuer à améliorer l’état de la planète.

Par ailleurs, faire du bien aux autres, à la planète, être généreux est aujourd’hui une réelle source de satisfaction : pour plus d’un consommateur français sur 3, aider les autres, aider ses proches, est une des sources de satisfaction les plus importantes.

Ce qui intéresse les professionnels du marketing et de la communication, c’est que de cette prise de conscience, découle une exigence plus grande envers les marques : 81% des consommateurs interrogés disent qu’il est important pour eux que les marques qu’ils achètent soient socialement responsables. 76% disent aimer acheter des marques qui soutiennent une Grande cause. 53% d’entre eux disent qu’ils recommanderont davantage une marque qui soutient une grande cause qu’une marque qui n’est pas engagée.

Une des questions qui se pose est d’évaluer l’impact de la crise économique sur cette tendance. La baisse du pouvoir d’achat sonne-t-elle le glas de cette conscience généreuse ? Il paraîtrait logique qu’un consommateur déprimé oublie naturellement toutes ses bonnes intentions, n’est ce pas ?

Pas forcément, dans cette étude nous questionnons l’impact de la crise sur le soutien et la préférence que les consommateurs accordent aux marques engagées.

Ce que l’on observe c’est que lorsque les citoyens ont moins d’argent disponible pour soutenir les causes qui leur tiennent à coeur, ils apprécient d’autant plus cette forme de soutien indirect qui consiste à préférer des marques engagées :

- 70% des consommateurs des 10 pays déclarent que leur capacité à soutenir des causes qui leurs tiennent à coeur a été entamée par la crise…

- Mais 70% déclarent également que s’ils ont des difficultés à joindre les deux bouts durant une récession, acheter une marque qui soutient une bonne cause leur permettrait quand même d’aider les autres.

Face à la crise, les consommateurs investissent leurs actes d’achat différemment. Certes, la qualité et le prix des produits continuent et continueront d’être les facteurs qui pèsent le plus dans la préférence produit, cela étant, la dimension « généreuse » et « l’engagement social » des marques sont de plus en plus clairement des éléments à prendre en compte dans les marketing-mix et les plateformes de marques.

A la question : « Entre deux produits de marques différentes mais de qualité et prix similaires, quel est l’élément qui va le plus influencer votre choix ? » les consommateurs interrogés répondent :

- L’engagement des marques dans une grande cause (55% en France)
- L’habitude d’acheter une marque (27% en France)
- Le design ou le caractère innovant du produit (15% en France)

 Lire la suite 

Rejoignez PSST ! La plateforme d'échanges interprofessionnelle !
Rejoignez PSST ! La communauté d'échanges interprofessionnelle !

envoyez nous vos actualités + inscrivez vous a la newsletter : www.psst.fr


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jérémy Dumont 84 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog