Magazine Beaux Arts
Jim Denevan
Le vent du désert du Nevada bientôt recouvrira les dessins de Jim Denevan. Ses performances sont éphémères et se veulent telles, comme ces mantras peints à l'eau tous les matins sur les parvis des temples chinois.
Que laisserons-nous de plus, quand on y pense, que ces quelques témoignages de ce que nous fûmes, de la tâche si importante d'être. Chercher l'éternité dans ce qui se dissout, c'est l'essence du Bouddhisme ou bien des performances de l'art contemporain pour lequel seul l'instant compte.
L'instant qui s'évanouit tel du sable dans la main, qui fuit telles ces pensées sans cesse charriées par la conscience. Sable. Eternité de la disparition.
Quand ce blog-ci aura disparu, à son tour, avalé par le temps, irrémédiablement oublié, en déshérence. Quand ce moment-ci, lui aussi sera recouvert du sable du temps. Quand vous aurez vous-même oublié d'être passé par là, par le sentier escarpé qui consiste à essayer de me comprendre.
Peut-être que vous recommencerez à chercher, sous le sable, ce que vous pourriez bien écrire à votre tour. A votre tour de caresser l'immense éternité de l'instant.