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Bénédicte Hébert: deux expositions, un catalogue

Publié le 22 janvier 2009 par Gaillard

ca_me_regarde___10.jpg Le catalogue édité en parallèle de l’exposition Bénédicte Hébert ne se réduit pas à un simple recueil des photos que l’on pourra venir admirer, à partir du 27 janvier 2009, à la galerie Christophe Gaillard ou au Centre d’Art Contemporain de Caen (depuis le 17 janvier). C’est un véritable livre. En regard des cinquante œuvres de l’artiste reproduites en pleine page, le texte de Benoit Casas invite le lecteur à saisir toute la teneur d’un travail intimiste. Benoit Casas joue le jeu de Bénédicte Hébert en nous conviant à la lecture – contemplation sur une apostrophe « ça vous regarde », mais nous y introduit progressivement avec poésie en déroulant son récit de strophe en strophe comme sur des pas japonais. L’incipit plante le décor et nous invite d’emblée à considérer le musée comme un lieu de vie, d’aventures, d’événements « il s’y passe de drôles de choses ». Nous pénétrons ensuite dans les salles et les couloirs sur un effet de travelling avant, avant de découvrir l’action : « un spectateur s’arrête ». L’artiste en mission, autre anonyme du musée cachée derrière ses initiales, procède alors à la « saisie de face-à-face ». La sensualité du travail de Bénédicte Hébert est développée tout au long de l’expérience littéraire de l’œuvre, l’auteur parle d’ailleurs « d’effeuillage des regards » quand il décrit le procédé de mise en abîme, ou encore de « corps à corps », il n’hésite pas non plus à en franchir les limites en invoquant le « peep show ». On découvre que Benoit Casas n’est pas avare non plus de prose discursive si nécessaire (le langage métaphorique utilisé lui donne néanmoins la légèreté de l’humour sans porter atteinte à la crédibilité du discours) lorsqu’il nous explique pourquoi la démarche de Bénédicte Hébert n’est pas « photographier dans un champ des vaches qui s’arrêtent pour regarder passer un train ». Il s’agit de tout autre chose, et de révéler, entre autres, que l’art exerce une force active, visible, atemporelle. En fin de catalogue, le texte du critique Yann Ricordel situe Bénédicte Hébert dans une histoire de l’art plus générale et souligne l’originalité de sa démarche. En repérant une confrontation entre deux medium dans la même image, il définit le travail de Bénédicte Hébert comme un « acte de regard ». Cette dynamique est rendue par l’effet de plaquage du spectateur sur la peinture ainsi que le surcadrage qui fait que le tableau déborde le cadre photographique : le regard est concentré sur le détail, et c’est bien cela qui permet à la photographie de Bénédicte Hébert de dégager autant de sensualité.

Le catalogue d'exposition est en vente à la Galerie Christophe Gaillard

Galerie Christophe Gaillard


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