Magazine Cinéma

"Ultimatum"

Par Charlyh

Ca y est, nous sommes le vendredi 20 novembre et, comme prévu et annoncé, j’ai pu trouver chez mon libraire le plus proche le dernier épisode de l’événement « Ultimatum » publié dans la revue « Ultimates 43 ».
Car, oui, c’est encore une fois de comics que je vais vous parler ce soir.

Plus qu’un crossover réunissant toutes les séries Ultimate ( un univers parallèle plus récent que l’univers dit classique de l’éditeur new-yorkais, appelé Marvelverse, pour les néophytes ), « Ultimatum » est l’événement et non pas qu’un événement dans cette autre version des super-héros et mutants aujourd’hui internationalement connus avec leurs adaptations cinématographiques. Le chant du cygne – sans jeu de mots sur les revues à venir - d’une première mouture de cet univers.

Lancée en octobre 2000, sur une innovation de Joe Quesada ( dessinateur devenu rédacteur en chef des éditions américaines de Marvel ) et Bill Jemas, avec le premier épisode de la version « Ultimate Spiderman » du jeune tisseur de toiles, la filiale Ultimate visait à rafraichir un lectorat – pour ceux qui avaient poursuivi l’aventure - qui avait vieillit en même temps que ses publications – existant pour la majorité dans les années 1960.
Fort du succès des récentes adaptations en blockbusters sur grand écran ( « SPIDER-MAN », « X-MEN », « BLADE », etc ), la Maison aux Idées, nom donné à Marvel, savait et espérait que renouveler et rajeunir leurs personnages phares attirerait donc un nouveau lectorat puisé parmi ces teenagers gavés au pop-corn et soda dans les salles obscures des complexes cinématographiques. Leurs ainés pouvant aussi aborder ce tournant en y recherchant les différences majeures ou non entre les personnages d’origine et ces nouvelles interprétations que le troisième millénaire allait booster.
Ainsi apparurent également dans cet autre univers, qui ne faisait pas que redéfinir les origines et le look des personnages ( comme lors de l’expérience « Heroes Reborn » des principaux personnages non-mutants par le staff d’Image, jeune éditeur indépendant alors de comics ), la série « Ultimate Spider-Man » ( en octobre 2000 pour sa version originale outre-Atlantique ), les « Ultimate X-Men » en 2001, les « Ultimates » ou la version locale de l’équipe des Vengeurs bien plus militarisée et gouvernementale après les événements du 11 Septembre ( parue en mars 2002 ) ainsi que les « Ultimate Fantastic Four », dernier renouvellement de la première super-famille héroïque pourtant, sortie en février 2004.
Et si, au début, ces différentes séries ( en n’y incluant pas des épisodes one-shots, uniques, ou non comme « Ultimate Marvel Team-Up » et cie ) restèrent assez indépendantes les unes des autres, en dehors des premiers crossovers s’y résumant comme de simples confrontations entre équipes – les X-Men contre les Ultimates, les X-Men contre les FF, etc, etc – à force d’y retrouver des scénaristes en commun, comme Brian Michael Bendis ( ayant géré les aventures de Spider-Man ou des FF ) ou Mark Millar ( ayant géré les FF, X-Men et Ultimates ), ces séries finirent finalement par voir naitre une continuité. Tel personnage pouvant plus aisément intervenir dans les aventures d’un autre – comme Wolverine y présenté comme le pseudo cousin de Peter Parker lors de leur première rencontre en public – quand, enfin, tel événement aurait des incidences dans telle ou telle autre série…
Et à force de courtes rencontres et autres affrontements explosifs sous les plumes des dessinateurs, les scénaristes réussirent à y insuffler un semblant de fil rouge, une ligne directrice au bout de laquelle tous ces événements se révélerait au final liés.
Ainsi, après avoir déjà modifié – en partie – l’univers Ultimate en faisant s’affronter dans un médiocre crossover ne s’avérant être que des coups de poings et exhibitions musculaires basiques lors de « Ultimate Power » rencontre entre les héros de cet univers et ceux de la résurrection du Supreme Power par J.M. Straczynski, et se nourrissant de la trame finale du troisième volume ( de la troisième saison ? ) des « Ultimates » signée Jeph Loeb au scénario et Joe Madureira aux dessins, « Ultimatum » allait pouvoir voir le jour !!

Mutant ayant juré la perte de l’humanité, Magnéto sort de son silence lorsque sa fille La Sorcière Rouge est assassinée ( à la fin de cette troisième saison des « Ultimates » ) et le frère jumeau de celle-ci, Vif-Argent, tué par l’un de ses équipiers des Ultimates.
Le chef des terroristes mutants de la Confrérie poussant ainsi son pouvoir sur le magnétisme à son paroxysme en faisant se déplacer de son orbite la planète, provoquant des cataclysmes sur celle-ci que Roland Emmerich ( réalisateur de films comme « LE JOUR D’APRES » ou « 2012 » ) n’aurait pas renié : New-York étant ainsi balayée par un tsunami monstrueux, qui non sans en avoir tué la majorité de la population va également tuer certains héros y résidant – ou s’y promenant : les mutants Le Fauve, Dazzler et Diablo étant de ces premières victimes noyées !!
Car oui, Jeph Loeb, grand manitou de ce scénario effroyable ne va pas lésiner sur les coups durs et surprises, sacrifiant et éliminant dans son récit des anonymes comme des héros ( ou super-vilains ), les équipes et revues connues jusque là risquant fort bien de s’en retrouver définitivement perturbées.
Sue Storm, la jeune femme invisible des FF se retrouvant, elle, plongée dans le coma après avoir repoussée la vague destructrice d’un écran télékinésique, quand son père n’y aura pas survécu et son jeune frère, Johnny Storm ( la Torche Humaine ), sera porté disparu…
Et toutes les équipes devront porter le deuil à la fin de ces cinq volumes publiés cette année.
Bons ou mauvais.
La confrérie terroriste de Magnéto usant des pouvoirs de l’homme multiple Jamie Madrox ( vu dans« X-MEN 3 » ) pour réaliser de sanglants attentats à travers le monde quand ces aliénés de membres n’y resteront pas simples spectateurs – amis lecteurs ( et lectrices ), accrochez-vous lorsque vous découvrirez comment Jeph Loeb et son dessinateur David Finch ( « Ascension », « Darkness », « New Avengers » ) traitent le Colosse dans cette tourmente, fans de gore précipitez-vous. Mais, les héros survivants, rassurez-vous, ne resteront pas à pleurer simplement leurs morts et disparus, se ralliant derrière la bannière étoilée de Captain America, quelque soit leur groupe d’affiliation d’origine, pour mettre un terme définitif aux exactions de Magnéto !!
Car, oui, ça va saigner, comme dirait l’autre…
Et c’est cela que je peux regretter dans cet événement éditorial qui clôture neuf années d’existence : une explosion de coups et de combats, surtout dans ce cinquième volume.
Mais, il ( nous ) fallait bien cela pour continuer à compter le nombre de morts au champ d’honneur de cette fin annoncée d’un univers. Des morts parmi les anonymes, parmi les héros mais parmi les têtes d’affiches des univers également – ce que les rédacteurs en chef du Marvelverse n’auraient jamais accepté.
Tout artiste talentueux qu’il soit, je doute fort que Joe Quesada le boss laisse libre cours à l’un de ses scénaristes, aussi doué que Jeph Loeb ( « Batman : Un Long Halloween », « Spider-Man : Blue » ou « Superman : For All Seasons » ) soit-il, pour le laisser tuer le Professeur Xavier, Magnéto, Fatalis ou Wolverine. Et si vous me répondez que cela a été fait, je vous rappellerais combien ces morts sont devenues factices avec des résurrections au scénariste suivant ou plus tard ( Xavier ou Magnéto étant mort tant de fois dans le Marvelverse ou le sublime sacrifice de Colossus gâché par l’arc-story de Joss Whedon lorsqu’il débarque sur les X-Men ). Et je vous rappellerai que dans cet univers Ultimate aucune de ces règles n’a cours et qu’en plus d’avoir totalement modifié ou presque les origines et bios de certains des personnages repris dans cette ligne éditoriale, les règles scénaristiques éventées n’ont pas cours, non plus.
Alors, oui, si vous êtes amateurs de comics, que vous aillez lu ou non toute la continuité Ultimate et que les dessins, hélas, irréguliers de David Finch savent vous séduire ( quelques pages laissant un arrière goût de fill-in bâclés quand sa charactérisation de certains personnages – comme Ben Grimm – ne reste pas décevante ), ouvrez-donc l’un des trois derniers et récents volumes de la revue « Ultimates » ( 41, 42 et 43 ) en espérant qu’en dehors de cela la maigre épaisseur du mortel scénario ne vous déplaise pas – le huitième jour restant une surprenante accumulation de cliffhangers après ces nombreuses mises à mort !!
La lecture des séries dans lesquels ces événements ont des répercussions vous étant aussi recommandée - pour comprendre comment Spidey se retrouve à faire équipe avec Hulk, par exemple...
Et c’est en attendant les « annuals » concluant cette première version de l’univers Ultimate, intitulés tout simplement « Requiem » lors desquels les héros de chaque série devraient pleurer leurs chers disparus, que je me demanderai ce que vont donner les nouvelles versions des héros Ultimate à travers ces quatre nouvelles séries que reprennent des noms comme Jeph Loeb, Mark Millar, Warren Ellis ou Brian M. Bendis, des noms qui ont déjà ressuscité un univers, non ?

« Ultimatum » le crossover que j’aurais suivi cette année, le préférant à cette « Secret Invasion » des Skrulls dans le Marvelverse, basé également sur d’anciennes situations et détails scénaristiques d’auteurs précédents, et ce « Dark Reign » devant également révolutionner le point de vue cet univers de bientôt cinquante ans.
« Civil War » publié l’an dernier, « Heroes Reborn » auquel j’aurais fait référence dans cet article mais surtout « L’Ere d’Apocalypse » ( et sa « Quête de Légion » le précédant et précipitant ) restant mon crossover préféré, celui qui m’a d’ailleurs replongé dans la lecture des publications Marvel après une incartade chez Image ( « Witchblade », « Darkness », « Spawn », etc ).
Et vous, qu’en avez-vous pensé de cet « Ultimatum » ?



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Charlyh 59 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines