King Crimson - Sartori In Tangier

Genre : Clip vidéo musical

Année : 1982

Durée : 3,35min

La critique de ClashDoherty :

En 1982, King Crimson, relancé l'année précédente après 7 ans de silence, sort le second album de sa trilogie pop progressive, Beat.
Sous sa pochette bleue (avec une note de musique rose) réellement affreuse se cache un disque court (le plus court du groupe : 35 minutes) et pour le moins inhabituel.
Très pop, trop pop même, Beat est le premier album du groupe à ne pas être produit par le groupe (le producteur, Rhett Davies, n'en fait pas partie).
C'était surtout, à l'époque, la première fois que King Crimson sortait deux albums d'affilée (Discipline date de 1981) avec le même personnel. Ici, Robert Fripp, Adrian Belew, Tony Levin et Bill Bruford.
Le line-up tiendra bon, car en 1984, Three Of A Perfect Pair, dernier volet de la trilogie, sera avec le même personnel. Et lors de la reformation de 1994, le line-up restera le même, avec juste deux musiciens supplémentaires.

Beat est généralement considéré comme un des albums les plus mineurs de King Crimson. Force est de reconnaître que c'est totalement le cas (des chansons anodines, un style trop pop), même si le disque est loin d'être à considérer comme foiré.
Très orienté pop et new-wave, très facile d'accès, l'album propose des titres vraiment commerciaux (la ballade Two Hands ,écrite par Margaret, femme d'Adrian Belew ; ou Heartbeat). Aussi, l'album est quasiment conceptuelle, pas mal de titres (Neal And Jack And Me, Heartbeat, The Howler, Sartori In Tangier, soit la moitié des titres) se basent sur la fameuse Beat Generation, ce courant littéraire et culturel des années 50 et 60, ayant généré des auteurs tels que Jack Kerouac, Neal Cassady, Allen Ginsberg ou William Burroughs. (Neal And Jack And Me parlent de Cassady, Kerouac et d'une voiture).
Sur des romans tels que Sur La Route de Kerouac. L'album offre deux instrumentaux : Requiem et Sartori In Tangier. C'est Sartori In Tangier que j'ai décidé de vous proposer aujourd'hui, en guise de clôture du second cycle King Crimson.

Sartori In Tangier (titre en hommage à Kerouac et son Satori A Paris) est un titre court mais efficace, instrumental saisissant sur lequel la basse de Tony Levin et les guitares de Fripp et Belew (cette dernière se fait plus entendre que celle de Fripp) sont à la fête.
Un des rares moments réellement enthousiasmants de Beat, album vraiment décevant car trop linéaire, quasiment indigne de succéder à Discipline et de préparer à Three Of A Perfect Pair. Ca reste un disque sympa, mais la déception sera quand même au programme, surtout si on commet l'erreur de comparer le King Crimson des années 80 avec celui des années 70, les deux n'ayant rien à voir.
Mais Sartori In Tangier permet d'entendre un groupe en forme (Crimso a toujours été composé de musiciens extrêmement talentueux). Et reste un instrumental vraiment bluffant ! 

Note : 18/20