Magazine Rugby

Wallabies, chronique d’une gestion absurde

Publié le 23 novembre 2009 par Sudrugby

Wallabies, chronique d’une gestion absurde

Tatafu Polota Nau

Je tiens à préciser d’avance pour les âmes sensibles que je vais être très méchant avec les Wallabies dans cet article. Je comptais déjà me lâcher sur le sujet à cause du “match” de samedi, mais ayant vu la composition de l’équipe B qui affrontera les Cardiff Blues mardi, il me sera difficile de rester soft dans mes propos. J’ai toujours considéré Robbie Deans comme le meilleur homme pour diriger les Wallabies, grâce à son regard extérieur sur le niveau du rugby Australien (il faut vraiment vivre sur l’île pour croire que l’équipe est encore bonne), mais aussi grâce à ses états de services avec les Crusaders. Je n’ose même pas imaginer ce que seraient les Wallabies si Lawrie Fisher ou David Nucifora avaient été nommés comme il en était question à l’époque. Mais est-il vraiment le décideur au sein du staff Australien? Comment peut il être borné à ce point sur des choix incompréhensibles et incohérents? Il y avait du mieux lors de la rencontre face à l’Irlande, mais il faut croire que c’était à cause d’une méforme du XV du trèfle car cette défaite miteuse face à l’Ecosse va certainement laisser des traces. Pas besoin de s’engager dans une analyse du match, un résumé d’un épisode de Derrick serait plus passionnant.  Les Ecossais ne sont pas devenus subitement bons, ce sont les Australiens qui ont été mauvais.

Wallabies, chronique d’une gestion absurde

Kurtley Beale

La première surprise d’avant match était la non-sélection de David Pocock dans l’équipe, le joueur de la Force ayant soi-disant été un peu sonné face aux Irlandais. Il semble cependant que l’homme du match à Croke Park n’était pas au courant qu’il était blessé. Alors pourquoi se passer d’un tel joueur prometteur pour remettre un George Smith qui ne fait plus l’unanimité, et mettre sur le banc un Richard Brown plus prompt à faire des fautes qu’à utiliser son cerveau. Reconduire les mêmes joueurs a du bon lorsque l’on veut pérenniser une équipe qui a des résultats, mais pourquoi en faire de même avec une équipe risible et pathétique. Le classement IRB de l’Australie fait-il croire aux dirigeants qu’ils ont réellement ce niveau? Etre Wallaby n’est plus désormais une certitude d’être un des meilleurs mondiaux au poste, aujourd’hui seuls Rocky Elsom et Drew Mitchell peuvent se targuer d’un tel statut. Matt Giteau n’en fait pas partie car il n’est définitivement pas un ouvreur, son coup de pied manqué n’étant qu’un fait de jeu et non un argument pour appuyer mon affirmation. On ne devient pas ouvreur, on l’est naturellement, Michalak et Traille ont déjà confirmé cet adage. Giteau serait excellent au poste de premier centre, qu’il a toujours occupé avant la retraite de Stephen Larkham. Pourquoi également donner des postes à responsabilités à des joueurs des Reds, la plus mauvaise franchise Australiennes en Super 14? Et quitte à les aligner, autant le faire intelligemment en associant Genia à Quade Cooper. Je croyais également que faire jouer les joueurs à un poste qui n’est pas le leur en club était une spécialité Française, mais apparemment on copie pas mal nos mauvaises habitudes Down Under.

Wallabies, chronique d’une gestion absurde

Adam Ashley-Cooper

Ben Alexander et Benn Robinson ne sont pas de bons piliers internationaux, on le sait, mais qui peut les remplacer? Ils font le boulot en Super 14 et leurs lacunes ne sont visibles que face aux grosses nations. Derrière il n’y a pas de relève donc faute de mieux, on doit encore faire avec. En deuxième ligne idem, faute de mieux Chisholm et Horwill tiennent la corde, Dean Mumm pouvant à tout moment les suppléer sans hausser le niveau de l’équipe… Il est fort probable que Dan Vickerman retrouve un contrat en Australie l’an prochain. Apparemment Stephen Moore est considéré comme étant un des meilleurs talonneurs au monde… cette déclaration doit certainement être de Pierre Salviac. On nous ferait croire que l’archétype de l’avant sans cervelle serait une référence mondiale… Tatafu Polota-Nau est jeune, talentueux, puissant, le première ligne complet et moderne. Ses lancers ne sont pas toujours droits? Quid de William Servat? Le titulariser devient une nécessité. Même si je respecte énormément la carrière de George Smith, Robbie Deans doit savoir mettre fin aux belles histoires comme il l’a fait avec Phil Waugh. Le flanker des Brumbies est encore très bon, mais Pocock est désormais meilleur et il faut une fois pour toutes faire confiance à la nouvelle génération. Derrière le chantier est également très important, il faut réapprendre les bases du jeu d’arrière aux Wallabies, faire des passes, jouer au large, et ne pas oublier qu’ils ne jouent pas le State of Origin, on est à quinze! Je vais éviter de vous saouler une nouvelle fois avec Kurtley Beale, mais que la fédération se rappelle de la jurisprudence Peter Hewatt. Quand on rejette ouvertement un joueur de qualité, il n’attend plus qu’on lui donne sa chance, il s’envole vers l’Europe. Le joueur qui peut évoluer à l’ouverture, au centre ou à l’arrière sera aligné… à l’aile face aux Cardiff Blues. Dans le même temps Matt Toomua, douze matchs de Super 14 au compteur, portera le maillot 10. NO COMMENT! Peter Hynes et Ryan Cross semblent également avoir la confiance inébranlable du sélectionneur kiwi… pour une raison qui m’est encore inconnue. Cross doit sa réputation à ses succès sous le maillot des Sydney Roosters en rugby à XIII, alors que Hynes est le Lote Tuqiri des Reds. Si l’on reproche à Lachie Turner de ne pas avoir concrétisé suffisamment d’occasions lors de ses titularisations, que trouves t’on donc à Peter Hynes? Beaucoup d’interrogations auxquelles les dirigeants australiens ne savent pas répondre, devant les médias comme devant la feuille de match. Seuls Ashley Cooper et Mitchell possèdent le haut niveau international actuellement. Si le néo-Waratah n’a touché que trop peu de ballons, il possède un niveau de jeu qu’il pourrait mettre à profit dans une vraie équipe. Ashley Cooper est également très bon mais gagnerait en importance en jouant comme deuxième centre, son influence étant trop limitée en tant qu’arrière où il se contente trop souvent de son jeu au pied.

Un peu comme une équipe de France menée par Domenech et une fédé complètement à côté de leurs pompes, les Australiens ont décidé de ne pas changer une équipe qui perd ou gagne mal et propose un jeu indigent. Deans a décidé d’aligner ses remplaçants habituels pour le match amical face aux Cardiff Blues ce mardi. Cela signifie que la même équipe que face à l’Ecosse sera reconduite le week end prochain. Je souhaite donc, pour leur bien, que les Wallabies se prennent une raclée face aux Gallois, sinon ils trouveront des excuses pour continuer sur la voie de la médiocrité! Mais j’ai peur que dans ce cas là, ils attendent les retours de la momie Stirling Mortlock et de Berrick Barnes pour relever le niveau, et il y aurait de quoi frémir.

Je me rajoute aux vingt millions de sélectionneurs Australiens pour donner mon équipe type des Wallabies actuels…
Robinson, Polota-Nau, Alexander – Mumm, Horwill – Pocock, Elsom, Palu – Genia, Cooper – Mitchell, Giteau, Ashley Cooper, Turner – Beale


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sudrugby 8173 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines