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Sekushi Memory, entre fable moderne et promo maladroite

Par Reyep

Sekushi Memory, entre fable moderne et promo maladroite


Les visions croquées de la scène musicale japonaise que l'on connait dans notre pays se résument à peu de choses prêt aux manga Beck et Nana, c'est donc avec curiosité que nous avons accueilli la nouvelle de la sortie d'une BD française sur ce thème.
Si le nom du dessinateur Jian Yi ne vous dit pas grand chose (bien qu'il soit déjà édité en France chez Xiao Pan), c'est sans grand étonnement qu'on trouve au scénario Stéphane Hervé, ancien rédacteur en chef du magazine alternatif Rage, et chanteur du groupe Dead Sexy Inc.
En effet, Stéphane est depuis quelques temps un habitué de la scène rock japonaise en France et au Japon, et on le voit régulièrement pointer le le bout de son crâne parmi nous.
A la lecture de ce premier tome (sur deux prévus), on note tout de suite avec amusement les références sur Tokyo et la musique japonaise et la volonté parfois discutable d'intégrer un parler "japonais" dans les textes avec des surnoms ou insultes "en japonais dans le texte".
La trame de fond est plutôt bien sentie et le synopsis la résume parfaitement : Tokyo 2030, toute la scène musicale est contrôlée par la compagnie TVIdol. Toute?… Non! Dans les caves, dans les clubs illégaux, une poignée d’irréductibles entretiennent la flamme du Rock’n’Roll.
Là où ça se complique, c'est avec l'entrée en scène du groupe Dead Sexy Inc., et là encore le synopsis est clair comme de l'eau de roche : Kenzo, l’un d’entre eux, trouve une paire de dés aux pouvoirs magiques qui aurait appartenu aux membres de Dead Sexy Inc, groupe électro/métal disparu 20 ans plus tôt dans un accident d’avion inexpliqué.
Et c'est bien là que la BD pêche. Malgré un graphisme de très bonne qualité et une volonté d'être innovant, le titre s'emmêle dans un mélange des genres et nous faire perdre un peu le fil.
Ni BD, ni manga, SEKUSHI MEMORY fait plutôt dans le Comics. Mais le mélange Cyber Punk, Héroic Fantasy et Baston a un peu de mal à prendre.
La présence des Dead Sexy Inc. donne l'impression d'un album pensé uniquement pour l'auto-promo marketing. Malgré ça, on a un certain plaisir à découvrir quelques autres Guests comme Nicola Sirkis (le chanteur d'Indochine pour ceux qui ne connaitraient pas son nom) ou bien encore Iggy Pop. Le genre de clin d'oeil qu'on ne retrouve pas assez souvent dans nos BD.
C'est pour tout cela que malgré ses qualités et ses défauts, SEKUSHI MEMORY donne un goût d'inachevé. Vouloir faire un manga en 48 pages quand les produits nippons en font 196, ça n'est pas simple. On a le sentiment d'une version épurée dont on voudrait voir sortir une Director's Cut plus complète et moins expédiée au niveau du scénario.
Pour un premier essaie, gageons toutefois que la tentative est plutôt intéressante malgré quelques petits couacs. Il m'aura fallu plus d'une semaine pour tenter de trouver les mots justes pour essayer de vous expliquer le sentiment contradictoire résultant de la lecture de ce premier volume des aventures de Kenzo, c'est vous dire à quel point il m'est difficile de vous donner un avis plus tranché sur la question.
Attendons le second tome pour se faire un avis définitif !
SEKUSHI MEMORY - Tome 1 : Préliminaires
Dessinateur : Jian Yi - Scénariste : Stéphane Hervé
Edité sous le label Bao des Editions Paquet et coproduite par Alerte Orange
Disponible dans toutes les bonnes librairies, FNAC, Virgin, etc.


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