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De fil en aiguille ou de coïncidence en coïncidence (3)

Par Caroline

Jacques Rozier tourne Adieu Philippine, l’été 1960. Michel reçoit sa feuille de route. C’est en Algérie qu’il doit partir. Le mot n’est pas prononcé. Un personnage, qui fait une courte apparition au début du film, semble en revenir mais dit qu’il préfère ne pas en parler. Une allusion à la censure ? À l’occasion de la reprise du film, à la fin des années 70, Jacques Rozier décide d’ajouter, avant le générique, un carton sur lequel est indiqué “1960, sixième année de la guerre d’Algérie”. Un autre film, Les parapluies de Cherbourg, reprend le même thème :

“Ce matin, j’ai reçu cette feuille de route et je dois partir pour deux ans.”

Guy annonce la nouvelle à Geneviève et cela donne l’une des plus belles scènes du cinéma (vous l’avez compris, j’adore.) dont la mélodie magnifique de Michel Legrand est ce que l’on pourrait appeler un “classique” du genre. La Nouvelle Vague (les deux Jacques : Demy et Rozier) parlait de la guerre d’Algérie, comme elle le pouvait.
De fil en aiguille ou de coïncidence en coïncidence (3)Donc, dans Adieu Philippine, Michel reçoit sa feuille de route et doit se rendre à la caserne Charras à Courbevoie. Moi, à cet endroit, de caserne je n’en ai point trouvée. Serait-ce une invention de Jacques Rozier ? Mais, ces choses-là ça ne s’inventent pas. Alors j’ai cherché et j’ai trouvé que la caserne Charras avait bien existé, qu’elle était

destinée à abriter les gardes suisses construite en 1756 par l’ architecte suédois Charles Axel Guillaumot en application d’ un décret royal de 1754 ; elle est construite en même temps et sur le même modèle que celles de Rueil-Malmaison et de Saint-Denis ; inscrite à l’ inventaire supplémentaire des monuments historiques le 22 mars 1929 ; détruite en 1962 ; seule la façade de l’ avant-corps central a été conservée et remontée dans le parc du château de Bécon.

De fil en aiguille ou de coïncidence en coïncidence (3)
Donc, nous y voilà, une caserne disparaît en 1962 et elle réapparait où?
Dans un endroit qui n’existe pas : Bécon-les-Bruyères.
Dois-je ajouter que, alors que je venais à peine de faire cette découverte, le téléphone se mit à sonner ? Une certaine Madame Charras m’appelait. C’était la première fois que je l’avais au bout du fil. Elle me proposait du boulot…


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