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C’est à elle, rien qu’à elle.

Publié le 29 octobre 2007 par Sami Battikh
Rendez-vous compte. Résumer l’œuvre d’une artiste, qui plus est une Artiste Sourdoreille, à une simple chanson, même superbe. Réducteur, peut-être. Fainéant et animé du souffle de la mauvaise foi, certainement. N’empêche que, et non par humeur contrariante ou un quelconque souci de provocation, on va tout de même le faire. Na !


Parce qu’en écoutant Breathe in Breathe out, on a la troublante sensation qu’on a ici affaire à une pépite propre à la miss Helluvah, qu’elle seule aurait pu composer. Oui, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, cette chanson lui appartient.


Un arpège des familles pour débuter. D’entrée, on sait que ceci n’est pas le riff d’une chanson folk rock sans âme. Trois caméras rivées sur ses moindres mimiques n’y changeront rien, il est dit qu’Helluvah ne prendra pas la pose. C’est d’autant plus certain quand sa voix vient étoffer la quiétude de cette douce mélodie initiale. « Tell me, I’m not so impure… »
Premier couplet à peine installé et déjà, première rupture. « Oh baby, can’t you see the dark side… ». Mais bon sang, à qui parle-t-elle  Chut, on s’en fout. Pas d’explication de textes, Helluvah n’aime pas ça et à vrai dire, nous non plus. Rien à comprendre, ni à analyser ou disséquer, et tout à ressentir.


Parce que oui, on a connu des voix plus en place. Oui, on a connu plus d’aisance à la guitare. Helluvah n’est pas une virtuose, une acrobate du riff. Elle est bien mieux que ça. Avec comme seuls attributs une voix et une guitare, Heluvah fait quelques vagues, ses vagues, divulguant un tourment que cache tant bien que mal le voile d’une mèche complice et protectrice. Aidée en cela par une manière de composer tout en rebond, en tension, en rappel, comme des souvenirs, un trouble où s’entremêlent ces sentiments forts qui te forgent le caractère. Comme le morceau d’une vie faite de fêlures. Of course, on en sait strictement rien, alors on spécule et imagine ; C’est bien là l’essentiel.

En cela, Breathe in Breathe out est tout sauf un long fleuve tranquille. C’est une complainte. Comme s'il y avait urgence. Son refrain est rageur. On serait curieux de voir Helluvah l’interpréter, avec un guitariste pour l’épauler. Et elle, micro à la main. Peut-être même qu’elle nous regarderait cette fois, sourire aux lèvres. Et Helluvah de redevenir cette Camille Warmé, et de demander aux caméramens voyeurs  « Hé, vous avez frappé avant d’entrer  ? ».

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