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Hadewijch - De Bruno Dumont

Par Kilucru
Hadewijch - De Bruno Dumont
Hadewijch
De Bruno Dumont
Avec Julie Sokolowski, David Dewaele, Yassine Salim, Karl Sarafidis, Brigitte Mayeux-Clerget ...
Synopsis
Choquée par la foi extatique et aveugle d'Hadewijch, une novice, la mère supérieure la met à la porte du couvent. Hadewijch redevient Céline, jeune parisienne et fille de diplomate. Sa passion amoureuse pour Dieu, sa rage et sa rencontre avec Yassine et Nassir l'entraînent, entre grâce et folie, sur des chemins dangereux.
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Dans un couvent une jeune fille prie et pleure. Elle prie Dieu, Jésus, la vierge et qui sais-je encore !
Elle refuse toute nourriture, semble attendre une réponse …à ses prières, qui ne lui vient pas, ni le jeune, ni autres privations, ni la pluie, ni le froid n’y font rien. Si ne n’est d’alerter la mère supérieure sur l’état physique et spirituel de celle qui n’a pas encore tout à fait intégré la communauté des religieuses. Aussi lui conseille-t-on gentiment mais fermement de trouver sa place dans le monde avant que de s’en retirer !
Ainsi quittant cette abbaye regagne elle ses études de théologie, le domicile familial, en plein cœur de Paris, l’île Saint-Louis un immeuble immense et cossu, monastère de luxe à sa façon. Un père et une mère quasi absent de par leur fonctions. Trainant les églises, faisant une halte occasionnelle dans un troquet, Céline notre jeune fille, Hadewijch son nom au couvent, croise des jeunes de son âge, prend un verre avec eux et s’accorde pour les revoir le soir à un concert de rock à bretelles là quelque part sur les quais de Paname !
Ce qui frappe d’emblée c’est l’aplomb, l’assurance de la jeune fille, elle fera preuve d’autant de sureté à plusieurs reprises. Le christ l’accompagne, elle peut avoir des amis, une affection véritable, mais son corps, sa virginité ne sont pas à prendre ! cela asséné comme une évidence, face à des garçons plus pressant, notamment Yassine, jeune et beau et respectueux..Même s’il passe un peu ses nerfs sur un scooter, emprunté, emmenant la jeune fille dans une course poursuite au travers de la cité. Yassine la reverra, chez elle, convié à au repas, face à ses parents murés dans leurs hautes opinions, à cent mille des réalités.
Puis viendra le tour de Céline, guidée dans la banlieue, ces immenses tours, son regard qui s’élève comme si là haut il lui serait possible de se rapprocher de ce dieu recherché, elle qui vit dans la cité quasi médiévale, chargée d’histoire, aux pierres très terre à terre !
Là elle fera connaissance du frère de Yassine, Nassir, féru d’Islam, fortement engagé !
Bruno Dumont crée une situation assez dynamique, les jeunes s’enivrent aussi de musique, que ce soit un post punk musette emballant le long des quais, à un concert intime mais vibrant dans une nef d’église, et si la présence divine se cachait au sein des notes ! Les jeunes aussi évitent et c’est bravo tous les clichés sur la banlieue, ce chien massif qui vient tailler le bout de gras avec le bichon blanchâtre de Céline.
Hadewijch - De Bruno Dumont
Céline toujours imperturbable, jamais effrayée sure de la protection de son christ, Celine disponible pour les autres. Oui la jeune fille commence à s’ouvrir au monde, sa foi reste imperturbable mais elle n’en saisi pas toujours la finalité.
D’où ces discussions avec Nassir, sa découverte de l’Islam, de la condition palestinienne comme une énorme injustice. Et enfin de ce bras qu’il faut armer !
Dumont déroule des faits, des pistes parfois les laissant dans une part d’ombre, une obscurité qui ira grandissante chemin faisant.
Quelle interprétation donnée aux faits et aux images finales, en quel sens et jusqu’où Celine y est elle impliquée.
Enfin ce chemin qu’elle recroise, cet homme entrevu au début, il vient de purger sa peine, alors qu'elle semble devoir s’acquitter d’un lourd tribut !
Voila à ce stade, et compte tenu des éléments qui ne vous ont pas été révélé, vous ne pouvez qu’entrevoir ce qu’est ce film !
Pourtant cette œuvre n’a rien de bigote, elle est même furieusement rock’n’roll, oui vous savez cet apanage de la jeunesse, et quand on aime à 20 ans que ce soit Dieu ou bien quiconque !
Et puis je ne sais pas, à défaut d’une sainte, Bruno Dumont nous révèle Julie Sokolowski, éblouissante de naturel et d’aisance elle porte Hadewijch comme une seconde nature, fraiche et tourmentée, déterminée et soucieuse…
Je retiens ce nom, son interprétation est immense ! Bravo
Bruno Dumont laisse maintenant quelques portes entrouvertes, faits relativement flous que chacun puisse en faire son interprétation, son interrogation. RECOMMANDE!
Libération.Fr "..un cinéaste qui manie à ce point la soustraction, l’ellipse, la juste dose propose un film irracontable, comme avant lui Ordet de Dreyer ou, jeune fille du même prénom, le Céline de Brisseau. Avec la même intensité érectile, le même désir d’être possédé par l’invisible (si on vous dit : le film le plus érotique de l’année, vous nous croirez ?)
On disait furie mystique, et il faut, le meilleur pour la fin, décrire Hadewijch, ou plutôt le miracle d’actrice qui la porte, Julie Sokolowski (première fois à l’écran) incurvée sur elle-même, indéchiffrable, en vacance de sens, éperdue, paumée dans le temps, entre autres : rien ne la distingue d’une autre jolie jeune fille de 2009 sinon, tapie dans sa douceur polie et dans un calme flippant, cette attente d’amour dingue qui la fait différente..."

Excessif.Com "...Son cinéma est magnifique car ses étendus d'un coin des Flandres deviennent mythologiques, qu'ils élargissent à la planète entière l'horizon d'une France qui a perdu beaucoup de son génie.
Bref, chaque film de Dumont est pour moi une flambée d'espoir en l'Homme, celui qui vit et celui qui regarde. Mais qui aujourd'hui a encore envie au cinéma d'être surpris avec ce qu'il espère ?
Hadewijch est une love story moderne où une jeune fille cherche l'absolu d'un amour. Vous pouvez aller la découvrir dans une salle de cinéma. Vous voyez, c'est simple. " Xavier Giannoli

CritiKat.Com "...Ce qui ne veut pas dire que règnent désormais sur sa manière la liberté absolue et l’abandon total aux aléa du tournage. Les cadres sont sciemment posés, le son ostensiblement mixé. Lorsqu’un rayon de soleil providentiel vient caresser Céline d’une lumière divine, cela n’a rien d’un hasard, d’une captation miraculeuse : le moment est choisi. Au fond, de la mise en parallèle d’un trajet spirituel et de la violence du monde jusqu’aux scènes de banlieue exemptes de toute sociologie à ras de bitume, en passant par le prénom de l’héroïne, le film rappelle beaucoup Brisseau, auquel il doit peut-être ce quelque chose de décomplexé mais doux dans sa mise en scène (sans l’approche hollywoodienne du découpage, et avec un érotisme moins frontal, beaucoup plus troublant). La filiation est assez surprenante au premier abord, mais au fond pas si étonnante que ça.."
Les.Inrocks -Interview

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