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Honecker 21 / Jean-Yves Cendrey

Publié le 15 novembre 2009 par Rocknpages
Honecker 21 / Jean-Yves Cendrey
Salut à toutes et à tous,
Z'avez vu ce temps ?
Moi je vous propose tout bonnement de vous évader en ouvrant ce petit bijoux là qui s'intitule Honecker 21, qui a pour auteur Jean-Yves Cendrey (oui oui, le mari de Marie Goncourt 2009/Raoult/polémique/NDiaye mais on s'en fout de ça non ?!) paru aux éditions Actes Sud (que je pardonne désormais d'avoir fait paraitre Exil intermédiaire !)
Moi Jean-Yves Cendrey, je ne l'avais jamais lu avant. Et bou les cornes, je dois dire. Quelle justesse, quelle folle allure, quel humour.
Notre Honecker vit à Berlin avec sa femme, la très cultivée Turid. Lui, voyez, il avait, avant Turid un penchant pour la bière et le foot, sans être non plus une caricature de bof non plus. Honecker n'a pas encore trente ans, mais il gagne beaucoup d'argent comme cadre supérieur dans la téléphonie mobile, et il suit avec un engouement et une docilité sa Turid, au théâtre, aux vernissages, aux lectures, et même à la salle de Gym.
Pour lui avoir demandé maintes fois, pourquoi Turid aime un type comme lui, on sait, "on lecteur", que la réponse de sa femme fut, est et restera "parce que je savais que je pourrais faire ce que je voudrai de toi"
Et voilà, qu'à cause du fait que son sale boss, dégueu, lui demande de lui dégotter un bouge, doublé du fait que Turid lui apprend qu'elle est enceinte, notre Honecker chéri va péter doucemanette mais sûrement un plomb, une durite, il va se mettre à dérailler sévère, il va en avoir assez de devenir quelqu'un d'autre, il va déraper.
Il va avoir envie furieusement d'une femme molle, muette, sourde et amputée, avoir aussi des envies de meurtres, voire de suicide, voire de meurtres, voire de suicide....
Bref, notre Honecker, perdu dans sa vie, coincée entre sa cravate, sa femme que le tout Berlin bien pensant lui envie, son mobilier à prix exorbitant, la salle de gym et ses accros débiles, le service après vente de l'équivalent de "Darty" et l'idée approchante de la paternité.
Dans une langue totalement maitrisée, avec des images et des métaphores à faire hurler de rire, tellement leur rendu est juste, révélant à la perfection l'absurdité du monde que nous avons choisi de bâtir, Cendrey révèle le "cas Honecker" qui est en chacun de nous, je crois. En tous le "cas Honecker" qui est en moi, c'est sûr.
Il est attachant et lâche, détestable et amusant, impuissant mais si drôle bon Dieu. Cendrey nous Chaplin, Honecker clown triste des temps modernes ?
A vous de voir, moi, j'en veux encore, nom de Dieu !

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