Steven Spielberg ne doutait déjà de rien. A 25 ans, il réalise son premier long métrage, Duel, à partir d’une nouvelle de Richard Matheson, auteur et scénariste de nouvelles de science-fiction et d’épouvante.
Mono-intrigue, le film tourne exclusivement autour d’une course-poursuite entre deux véhicules : la Plymouth modèle Valiant de David Mann (Dennis Weaver), représentant de commerce pressé d’arrivé à son rendez-vous professionnel et le Peterbuilt 351, un quarante tonnes tout droit sorti des enfers. Sur la route, la Plymouth est ralenti par le camion, et le double à la première occasion. Mann s’aperçoit ensuite, dans son rétroviseur que le conducteur n’a pas accepté de se faire dépasser. Le camion charge la Plymouth...
Spielberg en fait beaucoup. Avec peu. Le film est tourné en douze jours, avec un tout petit budget. L’analogie au style western est ici flagrante. Et pas seulement dans le titre. Comme dans chaque road-movie, la caméra s’attarde sur les grands espaces. La voiture, symbole de l’American way of life, comme cowboy solitaire poursuivi par la machine.
L’exercice de style est presque trop académique, tant le jeune réalisateur cherche à nous montrer qu’il peut tenir le spectateur en haleine grâce à sa seule virtuosité technique. Duel est un mémoire de recherche cinématographique. Forc est d’avouer que le pari est tenu, remporté avec félicitations du jury.