Ceci n’est pas une amende honorable, ni un reniement. Encore moins une concession. Je viens sans me couvrir la tête de cendres, sans me vêtir de robe de bure. Je viens dire quelques mots d’un livre que j’ai beaucoup aimé : « Abbés » de Pierre Michon.
« Les Onze » m’avait (oui, bizarre, ce singulier ») agacé par la décoration « Grand Prix du roman » dont l’Académie française l’avait affublé, alors que ses quelques chapitres n’avaient rien de romanesque.
Il y a des non-dits que l’auteur laisse flotter avec une subtile maîtrise. Un admirable laconisme. Ce qu’il y a de plus beau, dans ce livre, c’est ce que l’auteur n’écrit pas.
Je ne voudrais pas terminer ce billet sans citer l’auteur, sans mentionner ce qu’il dit de son livre : « C'est un truc qui a été écrit en quinze jours. (...) C'est l'inverse exact des Onze. Pour l'écriture, j'avais très peu de documentation et je l'ai fait en trois coups de cuiller à pot. »
Un truc ! Marco avait raison de me le glisser à l’oreille : Pierre Michon est un farceur.
Je remercie les visiteurs qui, par leurs commentaires, m’ont empêché de m’enfermer trop vite dans une vision tronquée de Pierre Michon.
Si ce billet vous a donné faim, lisez la série de chroniques que William Irigoyen (Arte) consacre à Pierre Michon sur son blog « Le poing et la plume » ou lisez simplement celle qui parle d' « Abbés ».