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La légende de Fort-Pélican

Par Pierreh66

Voici mon dernier texte de mon atelier d’écriture qui s’est terminé dernièrement.

Consignes: Phrase de départ: Il était une fois trois cigognes qui se cherchaient un métier non-traditionnel. Insérer des expressions idiomatiques. Longueur: 400 mots.

Il était une fois trois cigognes qui se cherchaient un métier non-traditionnel. Elles en avaient raz le pompon de trainer le popotin de leurs Beaujolais-Pampers-Nouveaux jusqu’à leurs berceaux guettés par leurs parents qui accusaient réception du colis sans daigner, à tout le moins, laisser un pourboire de crève-la-faim. Ce n’était pas la ruée vers l’or de gagner sa croute en se prenant pour un quarante-cinq pieds Purolator en se faisant bouffer la moitié de sa paye en frais de chiro. C’est qu’une dizaine de livres de graisse de Morveux qui vous pend sous le menton, ça vous arrange un lumbago en moins de deux. La confrérie à plumes décida donc de fermer boutique et de se donner corps et âme à leur nouvelle mission. : Devenir riche comme Crésus et mourir le gosier plein au as

Le trio d’échassiers devint alors la bande des SIX-GUNS, le groupe de renégats le plus recherché du canton. Pistolets aux hanches et cigarillos au bec, elles terrorisaient les villages en dévalisant leurs cavernes d’Ali baba. Elles se faisaient la malle, la poche au menton emplit d’un butin à vous en faire tourner les yeux et laissaient derrière elles, coffres vides et pâture à vautours gisant sur le sol, l’étoile épinglée à la poitrine. Seule survivante, leur réputation qui prenait du gallon à double vitesse.

De mémoire d’homme, nul hors-la-loi n’avait gagné leur pari. Ils avaient tous fini la corde au cou et mangeaient maintenant les pissenlits par la racine. N’écoutant que leur courage, les trois Pistoleros choisirent d’y aller pour la tournée des Grands-Ducs : Se farcir les lingots d’or de la Réserve Nationale à Fort-Pélican. La ville sans crime.

Le subterfuge concocté par les Palmipèdes marqua le point. Simulant d’apporter le poupon attendu au Directeur de la banque, ils entrèrent à l’intérieur des murs et bifurquèrent vers la chambre forte et se remplirent la poche à raz bord. Téméraires, mais innocentes, elles n’avaient pas évalué le poids du tribut. À l’envol, elles battirent de l’aile et s’effondrèrent au plancher. Elles furent épinglées et jetées au cachot. Comme sentence, les Mercenaires furent exécutées, déplumées et plantées à l’entrée de la ville, la bouche ouverte, servant de poste à péage et rappelant à tous que la cité restera à jamais sans crime.

Pour des cigognes qui voulaient finir le gosier plein au as, elles n’avaient jamais visé aussi juste. Telle est la légende de Fort-Pélican.


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