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Leaders mondiaux: quels engagements pour Copenhague ?

Publié le 06 décembre 2009 par Thedailyplanet

Demain débutera le sommet de Copenhague sur le climat (7-18 Décembre 2009). Ce sommet réunira les nations du monde entier afin de prendre des engagements clairs et contraigants sur:

- le pourcentage de réduction pour chaque pays de ses émissions de gazs à effet de serre d'ici 2020 et 2050 (sachant qu'il faudrait arriver au moins à 80% de réduction pour enrayer la catastrophe)

- l'argent devant être investi pour stabiliser le climat (on parle d'un chiffre de 200 milliards de dollars par an)

- la part des énergies renouvelables part rapport aux énergies fossiles d'ici 2020 et 2050

- la part de responsabilité des pays développés dans le changement climatique et la question du statut des futurs réfugiés climatiques

Voici donc la position des principaux pays acteurs (sans jeux de mots) à la veille du sommet de Copenhague:

FRANCE

Bienvenue dans le monde du nucléaire et de l'investissement durable dans les sables bitumineux ! Nicolas Sarkozy a beau faire des discours grandiloquents sur l'état du monde et donner des leçons aux autres pays, il fait tout en coulisse pour en faire le moins possible (tout en s'attribuant le mérite de telle ou telle décision surtout lorsqu'elle ne vient pas de lui). Dans sa folle recherche de légitimité internationale à la limite de l'accident diplomatique, le président français brille par son absence d'engagements en faveur de l'environnement. Il continue à favoriser les industries polluantes en leur évitant de payer sa fameuse taxe carbone (que le citoyen lambda devra subir) et en protégeant les intérêts du secteur pétrolier français (Total-Fina-Elf) et automobile (développement des agrocarburants en partenariat avec le Brésil), à promouvoir l'énergie nucléaire (sa volonté est de faire accepter le nucléaire au sommet comme une énergie renouvelable alors que les stocks mondiaux d'uranium seront épuisés d'ici 2070 et alors qu'on ne peut toujours pas recycler les déchets nucléaires), et enfin à investir dans l'appauvrissement des ressources minières et forestières en Afrique et en Amérique du Sud.

CHINE

La très bonne surprise du sommet ! En effet, contrairement à ce que prétendent les pays développés (qui ont une responsabilité énorme sur la pollution existant en Chine), Hu Jintao a permis  et permettra à son pays d'investir massivement dans les énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire, et l'hydraulique. De plus, il est le chef d'Etat qui est le plus ambitieux en matière de réduction des émissions de GES d'ici 2010 (environ 20%) et 2020 (entre 40 et 45%). Cette prise de conscience a été possible grâce aux citoyens chinois. En effet, depuis peu, le chef d'Etat est confronté à des manifestations monstre de la population chinoise contre certaines usines polluantes. Seul hic: si les autres pays veulent polluer, la Chine décidera alors de ne pas se gêner pour polluer en retour (ou comment se renvoyer la patate chaude...).

ETATS-UNIS

Attendu comme le messie à Copenhague après son précoce prix Nobel de la Paix, Barack Obama suscite énormément d'attentes (peut-être trop). En effet, occupé à plein temps par ses projets d'envois de troupes supplémentaires en Afghanistan (tout en étant prix Nobel de la paix, cherchez l'erreur) et de grande réforme de la santé et de la sécurité sociale, ce n'est que depuis peu que l'on connait les premiers engagements de Washington au sommet de Copenhague. Le résultat sera sans doute un engagement des réductions de gazs à effets de serre de 20% d'ici 2020, de 40% d'ici 2030, et de 83% d'ici 2050 ! Sachant que les USA sont les premiers pollueurs de la planète, le monde attend de voir les engagements se transformer en actes. Déjà, le président américain à investit massivement grâce à son fameux plan de relance dans les énergies propres et renouvelables afin de créer des emplois verts et de devenir à moyen terme le leadership des énergies renouvelables dans le monde (aujourd'hui il s'agit de l'Allemagne). Seul problème et il est de taille: réussir à faire passer ces réformes ambitieuses au Congrès et au Sénat américain (qui sont réputés pour être les lieux de tous les dessous de table entre lobbies et politiciens aux USA...).

BRESIL

Derrière ce sourire sympathique se cache en réalité le plus gros manipulateur climatique de la planète. Le président Lula par un savant dosage de désinformation manipule l'opinion publique qui voit en lui beaucoup d'espoirs pour la conférence sur le climat. Le résultat ne sera que désillusion. Même s'il dit qu'il va réduire la déforestation de 80% d'ici à 2020 (en fait il s'agit d'une stratégie visant à écarter de la course à la présidentielle Marina Silva son ancienne ministre de l'environnement très critique envers sa politique environnementale et se présentant contre la candidate de son parti), c'est de son fait que la déforestation de l'Amazonie et la confiscation des territoires indigènes se sont faites. De plus, il continue à vouloir faire de son pays un leader mondial en matière d'agrocarburants ce qui accroîtra davantage la déforestation et diminuera la surface de terres réservées pour l'alimentation. Le Brésil perdra alors une majorité de sa biodiversité et réappauvrira les millions de personnes qu'il a sorti de la pauvreté pendant son mandat grâce à des réformes sociales très ambitieuses.

ESPAGNE, POLOGNE, ALLEMAGNE, RUSSIE: CEUX QUI NE CHANGERONT RIEN (OU PAS GRAND CHOSE)

N'est pas leader qui veut ! A la table des débats, ces quatres chefs d'états font partie des pays développés les moins ambitieux en terme de résolution du changement climatique. En Espagne (José Luis Zapatero) et en Pologne (Donald Tusk) on préfère subventionner massivement l'industrie charbonnière laissant le problème du climat à d'autres. En Allemagne, Angela Merkel a décidé d'aider les industries automobile et charbonnières sans leur imposer de limites d'émissions, et elle va peut être faire revenir son pays sur la voie du nucléaire (seul point positif, la part de l'éolien en Allemagne mais qui n'est pas de son fait)...La Russie et Dimitri Medvedev quant à eux continuent à déforester la Sibérie sans relache et veulent avoir la main mise territoriale sur le Pôle Nord et le détroit de Béring suite à la fonte plus rapide que prévue des glaces. De plus, ils ne veulent pas donner d'aides aux pays en voie de développement pour lutter contre le changement climatique.

 INDE, JAPON, ROYAUME-UNI: LES AMBITIEUX DU CLIMAT

Mohaman Singh (Inde), Yukio Hatoyama (Japon), et Gordon Brown (Royaume-Uni) ont les mêmes objectifs: obtenir aux pays en voie de développement des aides très importantes pour lutter contre le changement climatique, se soucier du sort des futurs réfugiés climatiques, investir de manière contraignante dans les énergies renouvelables, mettre l'accent sur les politiques en matière d'économies d'énergies, et taxer les entreprises polluantes pour leurs émissions sans le répercuter sur les prix de vente. Le G77 fonde énormément d'espoir sur ce trio (avec la Chine) pour faire bouger les choses et faire prendre conscience aux pays développés de leur grosse responsabilité sur l'emballement climatique.

Neo Anderson, The Daily Planet


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