Nous ne dormirons plus parce que nous avons ouvert les yeux.
Peut-il y avoir encore une maison et un amour ?
Ma voix se couvre de feuilles.
Dans ma mémoire ont respiré tant de soleils
Que j'ai salué ma table et mon fauteuil
comme des étrangers venus par la route des années-lumière.
Je ne sais plus qui j'ai aimé mais c'était toi.
J'ai le délire dans la main.
Nous ne sommes plus seuls. Le temps est venu parmi nous.
Entends-le aux fissures de l'horloge,
Il parle de soleils et de destins.
Nous le saluerons avec des pierres et des brins d'herbe.
Nous nous souviendrons du temps de notre terre.
Jean Malrieu (1915-1975)
Extrait de C'était hier et c'est demain, Anthologie Le Printemps des poètes, Mars 2004
Et encore sur ce blog un poème de cette intéressante anthologie... Bonne semaine !