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Dominic Miller, Acte 2

Publié le 07 décembre 2009 par Irigoyen
Dominic Miller, Acte 2

Dominic Miller, Acte 2

Bon, puisque vous insistez, voici un peu de douceur dans un monde qui en manque trop souvent. Lors de notre rencontre Dominic Miller a bien voulu jouer deux morceaux de son premier album, First Touch. Voici donc, rien que pour vous, Do you want me et Eclipse.

Maintenant que vous êtes dans un bel état d’esprit, continuons de nous intéresser aux albums de ce talentueux guitariste.

Dominic Miller, Acte 2

Ce disque s’ouvre lui aussi sur un son extérieur. Il s’agit peut-être d’une cassette mise dans un lecteur mais par qui ? Qu’importe. Car le voyage se poursuit après Always par un Baden un peu moins intimiste, plus relâché. Je trouve que Dominic Miller entame ici une évolution vers l’esprit de November – j’en parlerai plus haut -. A ce stade-là, la mue n’est pas encore totalement accomplie. Il y a de nombreux restes de l’ancienne peau. Et quels restes comme dans Forgotten dreams – toujours ce monde de l’inconscient, mais n’est-ce pas le seul espace où la franchise puisse s’exprimer librement ? -.

Il me semble important de souligner que ce guitariste s’adresse tout autant au cœur qu’à la raison. Ce qui se vérifie aussi dans Partido Alto. Les sentiers semblent plus complexes, plus sinueux peut-être. Et pourtant, il s’agit toujours de balade. Comme si Dominic Miller voulait, toujours à force de travail, toucher les limites de son registre. On remarquera que le chant fait ici une apparition. Dans Denver Sun, la parole est au baryton William Topley. A titre personnel, j’aimerais bien que notre guitariste s’essaie davantage à cet art.

De Denver à Salvador, il n’y a qu’un pas que Dominic Miller franchit ici allègrement. A vrai dire, on ne sait jamais très bien où va nous emmener ce guide un peu particulier. J’ai souvent l’impression d’être convoyé. Rassuré, je fais alors confiance à celui qui trace le chemin. S’engage alors une discussion avec lui et voilà qu’il est impossible de retrouver le chemin. Quand me suis-je perdu ? Impossible de le dire. Mais est-il nécessaire de le savoir quand le convoyeur met tellement en confiance ?

Un morceau que j’écoute en boucle est Devil’s punch bowl tout à la fois harmonieux et angoissant. Quand je vous dis qu’une métamorphose débute ici…

Dominic Miller, Acte 2

Album toujours un peu plus rock même si la contemplation, la rêverie occupent encore une place importante. Iguazu ouvre le bal. Le voyage continue donc, sublime. J’ai été très attentif aux chœurs très feutrés qui reviennent à intervalles réguliers. Certains, ai-je lu quelque part, y voient une analogie avec d’anciens albums de Pat Metheny. Personnellement, je ne partage pas ce point de vue.

On a l’impression que l’agenda de Dominic Miller est toujours plus chargé, occasionnant des déplacements plus réguliers. D’où, peut-être, ce rapport au temps un peu différent par rapport aux albums précédents, et dont on peut d’ailleurs trouver la trace dans One more second, très jolie promenade également. Suivent London Paris Cardiff et Meeting point. J’ai l’impression de lire les quelques compte-rendu de voyages qu’il fait sur son site internet –  > Lien – que je ne saurais trop vous engager à déguster, en particulier quand il parle des retards réguliers dans les aéroports français.

Lost and found évoque aussi ce monde des aéroports où la perte d’un bagage s’ajoute parfois à la tristesse d’être loin des siens.

Quelle vie comparée à la nôtre, nous qui profitons, confortablement installés dans notre fauteuil, du remarquable travail de ce garçon. Quel tour de force d’arriver à retrouver le souffle vital et nous offrir ces moments de pause indispensables face à la frénésie du monde.

Dans le même esprit, on peut aussi écouter :

Dominic Miller, Acte 2

Dans cet autre moment de pause, justement, Dominic Miller se retrouve associé au pianiste Peter Kater dont l’interprétation de Gut feeling contraste singulièrement avec celle de November – voir plus haut -.

Je vais sans doute me tromper en parlant de cet album mais il me semble être une conclusion à tous les travaux solos précédents. Comme si, à partir de là – a condition que la rupture de November se prolonge encore, ce que je souhaite vivement -, Dominic Miller tournait la page. Il y a eu le temps de la divagation, le libre-cours de la pensée. Voici peut-être venir le temps d’un nouveau rapport au monde. Comme s’il s’agissait de jouer davantage le leading role.

Une prise de conscience ?


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