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Notes sur la poésie : Guillevic

Par Florence Trocmé

Si je n’écris pas ce matin,
Je n’en saurai pas davantage,

Je ne saurai rien
De ce que je peux être.

J’ai l’habitude
De me considérer

Comme vivant avec les racines,
Principalement celle des chênes.

Comme elles
Je creuse dans le noir

Et j’en ramène de quoi
Offrir du travail

À la lumière.

Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Il t’arrive des mots,
Des lambeaux de phrase.

Laisse-toi causer. Écoute-toi
Et fouille, va plus profond.

Regarde au verso des mots,
Démêle cet écheveau.

Rêve à travers toi,
À travers tes années
Vécues et à vivre.

Comme certaines musiques,
Le poème fait chanter le silence,

Amène jusqu’à toucher
Un autre silence,

Encore plus silence.

Guillevic, Art poétique, précédé de Paroi et suivi de Le Chant, Poésie/Gallimard, 2001, p. 147, 154, 166 et 177.

Une contribution de Tristan Hordé


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