Peut-on répéter la même chanson, encore et encore, tout au long d’un album ? Si l’on regarde la carrière de Jay Mascis et son Dinosaur Jr, ou encore les derniers albums de Weezer, alors on est effectivement tenté de répondre par l’affirmative. C’est d’ailleurs dans cette voie toute tracée que les Baddies se sont insérés. Ce quatuor anglais, formé en 2007, s’est donc approprié une formule musicale très orientée autour de la power-pop, et nous en propose toute une tartine sur leur premier album « Do The Job ».
Non pas que le résultat soit désagréable, bien au contraire, l’ensemble s’écoute sans déplaisir. Les Baddies y vont bon train avec leurs hymnes potaches que sont Tiffany … I’m Sorry, Open One Eyes, ou encore At the Parties. On y entend tout au long de cet album des guitares bien saturées et grassouillettes, comme déterrées des nineties, des basses qui ronflent, des batteries gonflées aux stéroïdes et surtout la voix survitaminée de Michael Webster qui évoque un curieux mélange entre celles de River Cuomo de Weezer avec Tim Kaser de Cursive croisées avec celle de Dexter Holland de … Offspring.
La formule est efficace, et donne dans son ensemble un album cohérent, un peu trop peut être à mon goût, tant les morceaux se ressemblent souvent, et malgré la force de frappe des Baddies, on pousse parfois un bâillement de lassitude devant l’immense uniformité des titres. On imagine alors différentes options pour la suite de la carrière des Baddies : un deuxième album identique au premier, mais sans l’effet de surprise, un troisième, celui de la consécration, où le groupe découvre les cuivres et les violons, puis une suite d’albums qui peinent à retrouver l’éclat du début, jusqu’à un dixième salué par les critiques acharnés qui ont découverts, aimés repoussés puis redécouverts les Baddies. Ou pas …
Pour le moment, nous n’en sommes qu’au premier disque des Baddies, qui demeure plutôt sympatique ; à défaut de plus d’entousiasme, c’est la fin de l’année et je fatigue en dythirambe, je garderais ce « Do The Job » comme un bon petit album sympatique qui ne révolutionnera pas nos repères musicaux. Un disque qui se contente encore de faire juste son job …