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Le Samouraï

Publié le 10 décembre 2009 par Olivier Walmacq

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Genre : Policier

Année : 1967

Durée : 100min

L'histoire : Jef Costello est un tueur à gages méticuleux, silencieux et solitaire. Chargé d'abattre un propriétaire de night-club, il est repéré par une jeune pianiste de jazz, et la police va bientôt s'intéresser à lui. On le relâchera faute de preuves, et cette libération intriguera ses commanditaires...

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La critique de ClashDoherty :

Probablement un des films policiers français les plus cultes et mythiques avec Le Cercle Rouge. Réalisé en 1967 par Jean-Pierre Melville (qui réalisera Le Cercle Rouge trois ans plus tard), Le Samourai est un chef d'oeuvre de sobriété, magnifié par la prestation d'Alain Delon.
Le film est un modèle absolu de film noir, l'histoire d'un tueur à gages monolithique (Delon ne parle pas beaucoup dans le film, et son visage reste pour le moins inexpressif - comme sur l'affiche - tout du long) et consciencieux, qui aura meille à partir avec la police et ses commanditaires.

Le film s'ouvre sur une citation du Bushido (code rituel d'honneur des samourais) : Il n'y à pas de plus profonde solitude que celle du samourai ; si ce n'est celle du tigre dans la jungle... peut-etre... Le personnage de Jeff est une sorte de samourai des temps modernes, un homme de main, un guerrier, qui remplacerait le katana par un revolver.
Il vit seul, ne parle pour ainsi dire pas, est laconique, sur de lui, sérieux, consciencieux. Il se sacrifie, à la fin, à la fois par amour pour une jeune femme (Jane ? La pianiste ? Les deux ?), et peut-etre aussi pour briser le lien qu'il pourrait y avoir entre lui et ses commanditaires.
Pour ne pas devenir un ronin moderne, dans le cas où il survivrait et balancerait ses commanditaires. Dans un autre sens, Melville était aussi fasciné par l'Orient : Le Cercle Rouge s'ouvre sur une citation de Bouddha. Parallèlement, des réalisateurs orientaux comme John Woo sont très admiratifs de Melville...et Tarantino aussi, ne l'oublions pas !

Une vraie merveile d'horlogerie suisse que ce film, peu bavard (il faut attendre plus de 10 minutes pour que Delon ne prononce un mot), assez lent, mais totalement hypnotisant, envoutant. Sans aucun doute un des plus grandsfilms français des années 60, ainsi que le plus grand film noir de cette meme décennie (Le Cercle Rouge, encore plus beau, puissant et définitif, date de 1970, on n'est donc plus dans la meme décennie). A voir absolument, meme si on n'est pas un grand fanatique de Delon (personellement, à part une douzaine de films, je ne suis pas fan).
Un film froid (la photographie est assez proche de celle du futur Cercle Rouge, tout aussi glacial), mais essentiel. Certains le trouveront sans doute un peu lent, mais il faut savoir entrer dans l'univers de Melville - le plus talentueux et exigeant des réalisateurs français de films noirs.

Note : 20/20 


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