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Anthologie Poésies du cri 7, Joyce Mansour

Par Florence Trocmé

le soleil dans le capricorne

Trois jours de repos
Pourquoi pas la tombe
J’étouffe sans ta bouche
L’attente déforme l’aube prochaine
Et les longues heures de l’escalier
Sentent le gaz
À plat ventre j’attends demain
Je vois luire ta peau
Dans la grande trouée de la nuit
Le balancement lent d’un beau clair de lune
Sur la mer intérieure de mon sexe
Poussière sur poussière
Marteau sur matelas
Soleil sur tambour de plomb
Toujours souriant ta main tonne l’indifférence
Cruellement vêtu incliné vers le vide
Tu dis non et le plus petit objet qu’abrite un corps de femme
Courbe l’échine
Nice artificielle
Parfum factice de l’heure sur le canapé
Pour quelles pâles girafes
Ai-je délaissé Byzance
La solitude pue
Une pierre de lune dans un cadre ovale
Encore un poignard palpitant sous la pluie
Diamants et délires du souvenir de demain
Sueurs de taffetas plages sans abri
Démence de ma chair égarée

Joyce Mansour, poème de Carré blanc, Prose & poésie, Œuvre complète, éd. Actes Sud, 1991, pp. 415-416 (Carré blanc, dédicacé à André Breton, a été premièrement publié en 1965 aux éd. du Soleil noir)

Joyce Mansour dans Poezibao :
bio-bibliographie de Joyce Mansour, extraits 1

L’Anthologie poésies du cri est une proposition d’Alain Marc

Lire la présentation de l’anthologie.

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