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Chocolats : ai-je le palais perverti ?

Par Eric Bernardin

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Avant de quitter le massif de la Chartreuse, mes hôtes me conseillent de faire une halte à Voiron. Il y a là-bas un chocolatier exceptionnel à la réputation mondiale : il est fournisseur de la Cour de Belgique, de la Reine d'Angleterre, de la Maison Blanche. Bref, Bonnat est incontournable !

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Difficile de résister à une telle proposition. Je suis un chocoholic absolu qui est malheureux s'il n'a pas son carré de chocolat noir en fin de repas. Aussi fais-je un arrêt à Voiron, en pleine fièvre du Téléthon (difficile d'y échapper...).

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Je suis accueilli par une dame d'un âge respectable qui doit être la propriétaire de la boutique. Plutôt guindée, mais hospitalière. Elle s'enquiert de mes désirs. Je lui dis que je suis avant tout un amateur de chocolat noir. Nous nous dirigeons donc de concert vers le rayon ad hoc.

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Le choix est large : difficile de s'y retrouver vu la multiplicité des origines (à signaler que Bonnat est le premier chocolatier à avoir commercialisé une gamme de crus en 1984). Comme je lui dis que je les aime corsés, elle me dirige vers le cru Chuao du Vénézuela (la Romanée Conti du chocolat annoncent-ils sur leur plaquette).  Pour me convaincre, elle me déballe un petit palet de ce chocolat pour que puisse le goûter. C'est très fin, subtil, et d'une belle longueur. Mais j'aimerais quelque chose d'encore plus puissant.

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Il ne reste qu'une solution : le real del Xoconuzco. Un cacao unique au monde. Il était destiné autrefois aux empereurs précolombiens, et était à l'abandon depuis 150 ans, car plus difficile à cultiver. Les Bonnat sont les premier à en refaire du chocolat. Celui-là, je n'ai pas le droit de le goûter sur place. J'en achète donc une tablette (7€ les 100 g, tout de même...).

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Rentré à la maison, suspens : comment allait-être ce fameux chocolat ? Ben, c'est très fin, avec des notes de miel et de caramel au beurre, et une subtile acidité. Et puis c'est tout. Pas de quoi se relever la nuit, ni envoyer un mail à Bonnat pour qu'il m'en envoie une palette.
J'ai également acheté une petite boîte contenant 7 crus différents. Même constat. C'est fin mais pas plus enthousiasmant que ça... (je signale tout de même qu'ils ont la mauvaise idée de faire des chocolats très épais, façon Nestlé dessert, ce qui n'améliore pas la dégustation. C'est tellement mieux quand c'est fin ! )
Je me demande si je n'ai pas un problème, tout de même. Après Cluizel et Valrhona, c'est le troisième chocolatier dont les crus ne me fascinent pas. Préfèrant de loin les crus proposés régulièrement par Lidl. Suis-je malade, docteur ? Ou ai-je un palais irrécupérable ?

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Une hypothèse, tout de même : je crois que je préfère des chocolats plus torréfiés, avec des goûts plus marqués. Quand c'est super fin et super délicat, ça m'emm... Mais bon, je ne désespère pas. J'ai évolué à ce sujet sur les vins (je préfère maintenant les vins fins aux gros costauds). Y a pas de raison que je ne fasse de même pour les chocolats ;o)

Posté par EricB


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