Il y a vingt-cinq ans Bhopal. Ca vous dit quelque chose ? Bien sûr que oui.
Combien de morts ? Personne, ni le gouvernement Indien, ni les ONG, n'ont pu l'établir avec précision. Des milliers et des milliers.
Les chicots empoisonnés de cette usine maudite exhalent encore leurs pestilences empoisonnées. On meurt encore. On naît avec des monstruosités sur le corps. On naît aujourd'hui à Bhopal avec des corps possédés par des branches d'arbre délirantes. On naît avec des esprits morts, des âmes éteintes. Pourquoi naît-on encore à Bhopal aujourd'hui ? Pour quelle vie offerte ?
Dow Chemical n'a jamais décontaminé le site. Dow Chemical est le leader maximo de la chimie lourde aujourd'hui. Dow Chemical pèse presque autant que la planète. Dow Chemical a produit des millions de tonnes d'agent orange déversé au Vietnam pendant la guerre étasunienne, produit mortel qui pollue et qui tue encore aujourd'hui. Dow Chemical s'en fout. Le PDG de Dow Chemical est sûrement présent au sommet de Copenhague. Comme un gros chat il se marre, il voit toutes les petites souris que nous sommes. Dow Chemical attend. Il est patient. Les clients sont là. Ils seront toujours là.
A Bhopal en 2009 on meurt encore du meurtre de Dow Chemical, accompli il y a vingt-cinq ans. Rien ne changera. Warren Anderson le PDG d'Union Carbide (rachetée par Dow Chemical) à l'époque du drame, jouit d'une retraite aisée, peinarde, dans le New-Jersey dit-on. Dernièrement il était emmerdé par ses clubs de golf qui ne convenaient plus, c'est en particulier un putter qui lui posait problème.
Sait-il que la petite Salu Raikwar de Bhopal est née avec six doigts à chaque mains ? Oui, OK, mais mon putter...