Alors que depuis quelques semaines la Conférence de la Vie Associative se préparait dans une indifférence générale, les choses semblent s’accélérer depuis 24h. Des communiqués sortent, le programme s’affine, les sites sont mis à jour et on assiste même à une petite bataille de film. Revue du mouvement… en cours.
Que va t’il se passer ?
La réponse est difficile à donner tant le monde associatif semble dubitatif face à une conférence. Le Président de la République ne sera pas présent mais il semblerait qu’après avoir hésité le Premier ministre soit bien là en clôture. Rien n’est moins sûr puisqu’il n’est pas mentionné dans le déroulé de la journée publié le 14 décembre.
Sur le programme en tant que tel, pas grand chose à dire : l’exercice n’est pas facile et les tables-rondes sont liées aux thèmes des groupes de travail préparatoires. Seule la première fait exception mais c’est pour mettre en valeur les petites associations avec la présentation notamment d’une enquête (que personne n’a vu et que tout le monde attend avec impatience).
-> Risque n°1 : small is beautiful (mieux vaut aider les petites associations avec des vrais gens dedans que les grosses qui nous embêtent un peu trop)
Pour le reste, tous les représentants institutionnels du monde associatif auront le droit à la parole : le Président de la Cpca, la Présidente du Cnva, le Président du groupe des associations au CESe. On notera qu’hormis le Cnosf et le Collectif Inter associatif sur la Santé, les coordinations thématiques comme le Cnajep sont absentes de la tribune au profit des grandes structures nationales.
Au chapitre des surprises : une intervention du Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel : « Pour un partenariat entre l’audiovisuel et les causes associatives » dont on a dû mal à voir ce qu’elle vient faire là sauf à nous remettre dans la polémique sur le Téléthon (et ça tombe bien puisque sa présidente sera là, à la tribune).
-> Risque n°2 : Les Assocs, c’est la Générosité qu’il faut organiser (ou comment passer d’une conférence de la vie associative à une conférence du caritatif parce que donner y a rien de plus bô)
Reste que sur le fond, les annonces risquent de pas être très nombreuses, c’est d’ailleurs pour cela que certains parlent d’une conférence de transition ou s’inquiète devant l’absence de réponses aux questions posées
La CPCA qui regroupe les coordinations associatives se demande ainsi en une de son site : « Le gouvernement répondra t’il aux attentes des associations ? »
« Cette conférence arrive dans un contexte où les Français accordent une confiance inégalée dans les actions des associations considérées comme un acteur premier pour le « pacte social » [] ou décisif pour sortir des difficultés de la crise [].
Ce contexte est aussi marqué par les fortes préoccupations des responsables associatifs face à la diminution de leurs ressources financières publiques et privées alors que leurs missions sociales ne cessent de croître pour l’ensemble des activités touchant à la vie quotidienne des Françaises et Français : défense des droits, environnement, action sociale, culturelle, éducative, sportive, humanitaire etc []]. »
-> Risque n°3 : Y a pas de sous (ou les assocs, c’est de l’huile de coude, quand y a trop d’argent, elles s’embourgeoisesnt)
Le collectif « Association en Danger » rappelle d’ailleurs qu’« aujourd’hui la survie des de nombreuses associations est en jeu » dans un tract qu’il distribuera le matin même :
« Parmi les associations qui agissent sur le terrain, deux sur trois risquent de licencierou de cesser des activités.
▪ Les subventions de l’Etat et de l’Acsé ne cessent de se réduire en dépit d’attentes sociales toujours croissantes.
▪ Les réformes successives instrumentalisent de plus en plus les associations par des appels d’offre lancés au détriment de projets associatifs autonomes.
▪ Les lourdeurs et la complexité des démarches administratives asphyxient l’action concrète de nos associations au service des populations.
▪ Au nom de la RGPP (Réforme générale des politiques publiques), l’Etat oblige à des regroupements forcés des associations et à leur évaluation sur des seuls critères économiques et de rendements purement financiers.
AUJOURD’HUI LA SURVIE DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS EST EN JEU !
> Risque n°4 : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (ou comment ne pas parler des sujets qui fâchent)
Quant au Cnajep, il doute : « L’un des objectifs de la conférence de la vie associative du 17 décembre est de sécuriser le cadre juridique et financier des associations. Ces ambitions sont questionnées par les évolutions en cours, qui mettent en cause et fragilisent toutes les associations de jeunesse et d’éducation populaire. » (communiqué du 14 décembre) tout en listant les domaines : des financements en déclin, un glissement vers la commande publique, un cadre contractuel incertain, un paysage institutionnel en mutation, les associations de jeunesse et d’éducation populaire risquent de payer un lourd tribut de ces évolutions.
> Risque n°5 : Aaah bon, y’a des soucis ? (ou quand la Montagne accouche d’une souris)
La bataille des films
On pourrait la résumer à Dailymotion vs You Tube : quant le haut-commissaire préfère présenter la conférence via la start-up française, des petits rigolos (cultureux ?) lui répondent en utilisant la filiale de google. Résultat (provisoire) des courses :
550 vues pour le membre du gouvernement (et une vidéo en ligne depuis le 13/11/09)
595 vue pour les petits rigolos (et une vidéo en ligne depuis le 7/12/09)
> Risque n°6 : La guerre des boutons (Si j’avais su, je serais pas venu…)
On démarre donc par le plus vu
Le film qui questionne la Conférence
Le film qui présente la Conférence
Martin Hirsch, une conférence utile pour les associationsenvoyé par martin-hirsch. – L’actualité du moment en vidéo. Partagez et faites tourner ;-) :