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L'abjection nationale

Publié le 16 décembre 2009 par Alex Gaudin
L'abjection nationale
Décidément, la France a le gouvernement qu'elle mérite!
Le 22 septembre 2008 à l'Assemblée Nationale, tant Frédéric Lefebvre que Claude Goasguen, votaient en godillots serrés du bulbe, la prolongation de l'intervention des forces armées françaises en Afghanistan.
Le 15 décembre 2009, pour justifier une nouvelle vague d'expulsion, le même Lou Ravi de la connerie ose affirmer haut et fort qu'«alors que de nombreux pays du monde, dont la France, sont engagés en Afghanistan, qui pourrait comprendre que des afghans dans la force de l’âge n’assument pas leur devoir, et échappent à la formation que, notamment les forces françaises, leur proposent pour défendre leur propre liberté dans leur pays?».

On retrouve ici une pirouette lexicale chère à la pensée sarkozyste, qui consiste à recourir à la forme interrogative pour présenter ce qui ne va pas de soi comme une évidence.
En assimilant ces Afghans à ni plus ni moins que des déserteurs - car c'est ce qu'il faut comprendre entre les lignes, Lefebvre opère un raccourci abject.
Est déserteur un militaire qui refuse les ordres.
Or jusqu'à preuve du contraire, les Afghans qui parcourent des milliers de kilomètres dans des conditions que peu d'entre nous supporteraient, ne sont majoritairement pas des militaires, et encore moins des officiers.
Il faut aussi savoir que "la formation que, notamment les forces françaises, leur proposent pour défendre leur propre liberté dans leur pays", s'adresse principalement aux officiers Afghans dans le cadre de la mission EPIDOTE ou encore aux forces spéciales.
Faire ainsi un parallèle entre les soldats français engagés en Afghanistan et les Afghans qui fuient leur pays en guerre, est tout simplement intellectuellement tordu et humainement scandaleux.

Alors après ça, s'épancher sur la beauferie follement cool des jeunes UMP (qui au passager font un bras d'honneur à Hadopi) ou s'étonner non pas que Morano soit incapable de bien se faire comprendre, mais au contraire fort capable d'être mal comprise, relève davantage de la politesse du désespoir.
Ne reste plus comme le prophétise Francis Marmande, qu'à attendre la distribution de petits joints de cannabis à la menthe pour nos douleurs et espérer "changer le monde"!
Source photo: Boston Big Picture
Musique !



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