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Le Septième Continent

Publié le 16 décembre 2009 par Olivier Walmacq

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Ça commence avec une voiture qui passe au car-wash. Une famille est dans la voiture pendant que l'eau passe devant les vitres ... en surimpression, le générique.

Le Septième Continent est le premier film du réalisateur autrichien Michael Haneke. Il s'agit également du premier volet de sa Trilogie de la Glaciation Emotionnelle, dans laquelle on trouve ses deux films suivants : Benny's Video (1992) et 71 fragments d'une chronologie du hasard (1995). Ce film est interprété par Birgit Doll, Dieter Berner et Leni Tanzer.

Ce film, divisé en 3 parties, montre l'autodestruction d'une famille, détruite par la routine ennuyeuse de leur vie. Au fur et à mesure que le temps s'écoule, ils sont de plus en plus détruits par la morosité et la répétition de leur de vie.

Les deux premières parties se répondent jusqu'à la parfaite similitude. Elles montrent le quotidien de Georg, Anna et Eva. A première vue, leur quotidien est tout ce qu'il y a de plus banal, mais l'ambiance oppressante et glaciale que Haneke place dans ses scènes interpelle le spectateur et lui fait dire : "Que va-t-il se passer? Qu'est-ce? Comment cela devant se terminer?".

Au fur et à mesure que le film avance, la routine de cette famille devient opressante, désagréable. Et le drame de cette famille commence à apparaître aux yeux du spectateur. Le film n'explique rien, ne précise rien. Il montre juste. Et c'est au spectateur de comprendre et de réflechir sur le film.

La dernière partie sonne comme un coup de canon. Elle montre l'isolement total et définitif de cette famille. Ils détruisent tout ce qui leur rapelle leur "ancienne vie", en espérant pouvoir vraiment vivre après s'être séparé de toute chose, pouvoir peut-être atteindre ce "Septième Continent".

Le film de Haneke est violent, mais pas comme on l'attend, il montre une violence de facon détournée. En montrant des banalités, Haneke amène la violence du final. Et finalement, la violence est étirée à l'ensemble du film.

La réalisation d'Haneke est sobre, en jouant notamment sur les coupures, les répétitions, et les plans séquences (Notamment le plan d'ouverture, avec le car-wash), mais elle transcrit avec un réalisme presque choquant la réalité dramatique de chacun de nous. Le sujet épineux et délicat est traité avec une sobriété telle qu'on ne peut pas ne pas s'imaginer que ce qui arrive dans le film arrive réellement à chacun de nous.

Film âpre et difficile, Le Septième Continent est un chef d'oeuvre sur le drame quotidien que nous vivons tous.


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