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Un Conte de Noël

Publié le 16 décembre 2009 par Ansolo

Nous sommes le 16 décembre.

Encore une journée de championnat à disputer et le Top 8 fera relâche pour trois semaines. Cette trêve fera le plus grand bien aux organismes, éprouvés par la compétition européenne qui regroupait quatre des huit clubs Français de l'élites, et permettra de préparer au mieux le Tournoi des 7 Nations qui débutera fin janvier.

L'équipe d'Argentine qui a remporté la précédente édition, devant la France, est de nouveau favorite cette année. On espère que l'Irlande, qui peine à retrouver une sélection au niveau qui fut le sien il y a dix ans, fera mieux qu'une avant-dernière place, à laquelle elle est habituée depuis maintenant trois saisons. Heureusement pour elle, si l'on peut dire, l'Italie continue de stagner au fond du classement. A tel point que l'IRB envisage de la remplacer par la Russie pour le Tournoi de l'année prochaine. Le président de l'instance internationale, Serge Blanco, y est favorable. Les mauvaises langues insinuent que l'arrivée de la Russie dans l'épreuve reine du rugby européen ne serait pas mauvaise pour les affaires personnelles de ce dernier. Mais on connait la réputation du milieu, prompt à répandre de vilaines rumeurs...

Sur la plan domestique, le président de la LNR, Mourad Boudjellal, a rappelé que le passage de 10 à 8 clubs, très contesté il y a deux ans, avait permis d'instaurer une vraie coupure estivale et de préparer au mieux les joueurs, et notamment les internationaux. La réduction du nombre de clubs n'a pas laissé le choix à certains : Bayonne et Biarritz ont du se résoudre à fusionner et il n'est pas certain que le Racing Métro et le Stade Français ne soient pas obligés de faire de même.

Quant au Lille rugby club, il ne faudra pas compter le revoir dans l'élite avant longtemps, les places fortes du sud de la France paraissant inexpugnables du groupe des "huit", sans compter les habitués de l'ascenseur Top8 / ProD1. Les dirigeants du LRC se sont déclarés confiants sur la capacité de leur club à demeurer durablement en ProD2.

On espère que cette énième réforme permettra de mettre enfin un terme aux débats interminables sur le calendrier. Car si les fameux "doublons" appartiennent à l'histoire, l'instauration d'un championnat profressionnel des provinces a eu pour effet d'ajouter des dates supplémentaires de rencontres.

Evidemment, les internationaux sous double contrat FFR - LNR ne sont pas concernés par cette épreuve qui regroupe des sélections de chaque comités (à l'image de la compétition amateur qui coexiste avec celle-ci). Mais les autres joueurs ne sont pas forcément heureux de devoir disputer six rencontres supplémentaires. De surcoît, les présidents des clubs professionnels ont indiqué qu'ils remettraient en cause cette compétition si le partage des droits télévisuels ne prenait pas en compte le fait que leurs salariés sont mis à la disposition des sélections provinciales "gratuitement".

Pour une fois, le XV de France est épargné par le débat. Le sélectionneur, Yannick Bru, s'est d'ailleurs bien gardé d'entrer dans la polémique. Il a réaffirmé son souhait de tout mettre en oeuvre pour voir l'équipe de France gagner une coupe du Monde qui se refuse toujours à elle. Pourtant, on a bien cru que ce doux moment arriverait l'an passé. Finaliste au Japon, la France a chuté contre une remarquable équipe d'Australie, après avoir pourtant terrassé (comme d'habitude, serait-on tenté d'ajouter) la Nouvelle-Zélande.

A cet égard, la décision de l'IRB de n'autoriser la sélection en équipe nationale que des joueurs nés sur le territoire concernés a considérablement affaibli le réservoir Kiwi, au profit des Iles du Pacifiques, qui ont constitués des équipes formées d'internationaux évoluant en Nouvelle-Zélande et ne pouvant plus prétendre à enfiler le maillot noir...

 De maillot noir, il est d'ailleurs de moins en moins question, tant l'influence des équipementiers pour diversifier les modèles (et améliorer le chiffre d'affaires) est grande. La dernière version, avec les zébrures argentées, a beaucoup fait parler, surtout Max Guazzini, l'ancien président du Stade Français, qui regrette le manque de sobriété des maillots actuels.

L'entraineur du XV de France s'est déclaré très satisfait des nouvelles règles, notamment celle qui interdit à plus de trois joueurs par équipe à venir former un ruck. Quant à la suppression de l'arrêt de volée, il estime en revanche que cela conduit à une augmentation dommageable du nombre de chandelles tapées dans les 22 mètres.

Cette année se termine un peu mieux qu'elle n'avait commencée. Le pic de grippe chevaline qui avait durement touché le monde du rugby (on se souvient de la quarantaine qui avait frappé un stade entier - conformément aux directives du Ministère de la Santé et des pandémies -  après qu'un cas suspect ait été détecté lors du derby entre Marseille et Toulon), est derrière nous.

Et c'est l'esprit un peu plus léger que nous aborderons 2022 avec, soouhaitons-le, une victoire face à l'Angleterre au Stade de la Fédération Française de rugby, fraîchement inauguré près de Marcoussis.


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