Magazine Conso

Extremement fort et incroyablement pres

Publié le 18 décembre 2009 par Lorraine De Chezlo
EXTREMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRESde Jonathan Safran Foer
Roman - 450 pages
Editions de l'Olivier - septembre 2006

Oskar est un jeune garçon malicieux qui adore imaginer des inventions scientifiques en tout genre et s'amuser à relever les fautes d'orthographe du Times. Oskar est aussi triste depuis la mort tragique de son père, à New York, un certain 11 septembre, après avoir laissé des messages sur le répondeur familial que lui seul a entendu. Alors, le jour où il découvre dans les affaires de son père une enveloppe marquée d'un "Black" au feutre rouge, et renfermant une clé, il n'a plus d'autre préoccupation majeure que celle de découvrir la serrure correspondante, quitte à devoir passer en revue tous les new-yorkais qui se nomment "Black". Une recherche laborieuse, effectuée sans sa mère, qui lui en apprendra beaucoup sur son père, et l'engagera enfin dans l'indispensable deuil.

Très vite, c'est la forme originale du livre qui surprend : des pages de photos noir & blanc, images que le héros collecte, des lettres, des encarts insérés et des pages où la typographie est en couleur, clairsemée, ou agglutinée... pour les besoins de l'histoire.
Sur le fond, j'ai beaucoup aimé la compagnie de ce petit bonhomme de 9 ans, très intelligent, et très sensible, meurtri par la perte de son père et sujet d'une douleur qu'il ne sait gérer. C'est écrit d'une façon vraiment touchante, on croirait entendre ce garçon, inventif, malicieux, victime d'un des grands drames de la décennie new yorkaise. Ancrée dans le post 11-septembre 2001, l'histoire nous fait ressentir les conséquences de façon émouvante à travers ce personnage singulier.

Extrait :
"Des tas de fois, je pense aux quatre minutes et demie entre le moment où je suis rentré et celui où papa a appelé. Stan m'avait caressé la figure, ce qu'il ne faisait jamais. J'avais pris l'ascenseur pour la dernière fois. J'avais ouvert la porte de l'appartement, posé mon sac et enlevé mes chaussures comme si tout allait merveilleusement bien parce que je ne savais pas qu'en réalité tout était horrible, en fait, parce que comment l'aurais-je su ? J'avais caressé Buckminster pour lui montrer que je l'aime. J'étais allé voir s'il y avait des messages, et je les avais écoutés l'un après l'autre.
Message un : 8h52
Message deux : 9h12
Message trois : 9h31
Message quatre : 9h46
Message cinq : 10h04"

Le roman se construit par la suite par la progression de l'enquête familiale d'Oskar, en incluant souvent des chapitres où le narrateur change, un autre membre de sa famille. On peut s'y perdre. On comprend peu à peu qu'il s'agit des grands-parents d'Oskar. Leur histoire aussi est tragique, belle, remise en cause par la violence. Cela aurait mérité peut-être de lui consacrer plus d'importance à cette histoire d'amour...Néanmoins, ce parcours de deuil, ce parcours d'enfant, qui évidemment aboutira à autre chose que retrouver une serrure, est comme l'emblème du développement personnel, de l'apprentissage. Agréable à lire, sans pour autant m'avoir subjuguée."Intense, tendre, émouvant" - L'avis de Yueyin - Chroniques de lecture"Ce petit garçon extrêmement courageux et incroyablement fragile", l'avis de Papillon - Journal d'une lectrice

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lorraine De Chezlo 64 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines