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Le livre des jours de Taha Hussein

Par Sylvie

EGYPTE
Le Livre des jours
Editions Gallimard "L'imaginaire", écrit en 1929

Taha Hussein (1889-1973) , surnommé le "doyen des lettres arabes"est le plus grand auteur égyptien du 20e siècle. On lui doit la modernisation de la littérature arabe : emploi d'une langue débarrassée des fioritures (Taha Hussein, aveugle, dicte ses livres à sa fille), prégnance de l'écrit autobiographique. 
Ce fut un intellectuel, une personnalité publique de premier plan :  professeur de littérature arabe à la faculté des lettres du Caire, doyen de cette faculté, premier recteur de l'Université d'
Alexandrie, créée par lui en 1942, contrôleur général de la culture, conseiller technique, sous-secrétaire d'État au ministère de l'Instruction Publique, puis finalement ministre de l'Education Nationale.
Il rénova en profondeur l'enseignement égyptien, n'hésitant pas à mettre en doute l'authenticité des textes pré islamiques.
Son texte le plus connu Le livre des jours, est étudié en classe en Egypte. A noter qu'il a été expurgé il n'y a pas si longtemps des passages les plus irrévérencieux sur l'hypocrisie des professeurs.
Il faut dire que ce livre est d'une rare modernité ; préfacé par André Gide, ce récit autobiographique écrit à la troisième personne relate le passage de l'ombre vers la lumière du grand écrivain ; né dans une famille pauvre de la Moyenne-Egypte, devenu aveugle à l'âge de 3 ans, Taha Hussein apprend par coeur Le coran à l'âge de 9 ans. Tout jeune, accompagné de son frère aine, il intégrera la grande Université du Caire, El Azhar, afin de devenir religieux. Mais la force de caractère de l'enfant en décidera autrement : son livre décrit sa solitude au sein d'un monde professoral jugé inculte et hypocrite, aux méthodes désuètes et inefficaces. C'est la rencontre avec un professeur de littérature qui modifiera la trajectoire du jeune Hussein.
Refusant tout misérabilisme, le récit est écrit dans une langue simple et distanciée.
Employant le "Il", Hussein évite tout sentimentalisme. On ne devine après coup, à la moitié du livre, qu'il raconte en fait son histoire à sa fille et à son fils...mais sous la forme d'une histoire et non de souvenirs.
Un univers très intéressant mais forcément un peu obsolète : le lecteur a tendance à décrocher avec toutes ces références d'auteurs arabes. De même, pour l'apprentissage du Coran. Mais on se dit qu'après tout, dans le monde musulman, l'enseignement religieux n'a pas dû forcément évoluer...Pas si désuet que ça...


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