Au commencement il n'y avait rien. Affaire à suivre ! Puis vint l'homme. Qui, après quelques milliers d'années, installa ses troupeaux en ville. Pour les gérer, il inventa la politique afin de mieux orchestrer le chaos. Entretemps, les lois avaient vu le jour, le savoir avait crû de siècle en siècle et avec lui les mathématiques et la philosophie. Ces deux matières étaient indissociables et leur enseignement se prodiguait en commun.
Au jour d'aujourd'hui, l'interpénétration de ces deux disciplines a pratiquement disparu, et certainement pas par le plus grand des hasards. Exit Platon, Euclide, Pascal, Newton, Descartes et tant d'autres. On traite désormais les problèmes économiques sans tenir compte de la philosophie et l'on n'intègre pas les mathématiques pour le mieux-être de l'humain. Pourtant, afin qu'un problème soit traité de manière juste et sereine, ne serait-il pas judicieux de poser les bases initiales de son étude, d'établir toutes les vérités à son propos en se référant au précepte des trois passoires de Socrate quant à la Vérité ? Quelle est cette vérité ? D'où vient-elle ? A-t-elle une quelconque utilité ?
Tout problème de société, qu'il soit économique ou social, se doit d'être étudié dans le respect des deux sciences qui sont à même de le régir. Comment résoudre un problème dont les données seraient erronées et comment mettre en pratique une théorie fallacieuse ? Seul le point d'équilibre entre ces deux points de vue permet d'élaborer un dispositif à la fois juste et usuel à tout problème d'ordre humain qui se pose. Peut-être alors commencera-t-on à se poser la vraie question : vaut-il mieux vivre pour exister ou exister pour vivre. Ce qui recentre la question du travail vers des valeurs de respect et de répartition plus juste des richesses produites tout en limitant les besoins à ce que réclame le nécessaire vital.
Et comme ce blog est par essence consacré à la lecture, je ne saurais trop vous recommander la lecture du roman de Denis Guedj : "Le théorème du perroquet" qui aborde ce sujet d'une manière autrement plus brillante que l'ébauche que je vous ai livrée ci-dessus. Je vous concède que la lecture de cet ouvrage ne peut prendre tout son sens que si l'on possède des notions mathématiques un peu poussées.