Magazine Culture

La branche de prunier (Le dit de Genji)

Par Sylvie
JAPON - XI e siècle


La branche de prunier (Le dit de Genji)


Editions Alternatives/ Publications orientalistes de France , collection "Grand Pollen", 1998

Coup de projecteur sur des éditions assez rares que vous pourrez trouver dans les bonnes librairies ou bibliothèques : celles-ci présentent des textes anciens de référence, illustrés par des peintures et des calligraphies.

On doit ici la traduction à René Sieffert, grand spécialiste de la littérature japonaise classique.
Les calligraphies illustrent des épisodes ou des ressentis des personnages.
Cette édition présente un épisode central du Dit de Genji, premier roman de la littérature mondiale, écrit au début du XIe siècle par Murasaki Shikibu, dame d'honneur de l'Impératrice du Japon. Elle y raconte les intrigues politico-amoureuses de la Cour en insistant sur l'analyse psychologique, le ressenti, les impressions des personnages. Les intrigues se déroulent sur soixante-dix ans et sont centrées sur la figure du Genji, fils de l'avant dernier souverain, écarté du pouvoir puis rappelé comme "guide spirituel" : La branche du prunier ,épisode central, nous raconte comment il va introduire sa fille "mal née" (d'une favorite) dans la Cour pour la marier au Prince héritier.
Le récit de La branche du prunier se déroule de la naissance du bébé jusqu'à son entrée au palais...
La branche de prunier (Le dit de Genji)
L'occasion de découvrir les coulisses de l'éducation d'une jeune fille, son apprentissage des arts, la calligraphie, la peinture, la musique et les activités féminines telles la préparation de parfums.
Mais le plus intéressant est sans nul doute la fine analyse des sentiments, des états d'âme des personnages ; les poèmes, tels des haïkus, décrivent avec finesse et élégance la fêlure, le chagrin, l'attente ; les personnages sont des éléments de la nature tels des saules, des rossignols ou le vent :
J'ai céans vécu
automne qui se suivant
s'en vont et s'en viennent
Ah faut-il que me ramène
bois flottant au gré des vagues
Je vous attendais me fiant à vos serments
de ne varier
et mes sanglots j'ai mêlés
au bruit du vent dans les sapins Séparée de force
de la jeune pousse de pin
au destin lointain
un jour me sera-t-il donné
d'en voir l'ombrage altier
Malgré les années
qui loin d'elle ont coulé
rossignol peut-il
du pin qui vit son essor
les racines oublier
L'un des thèmes récurrents, le temps qui passe, symbole de l'instant fugitif symbolisé par les estampes, ces images du monde flottant.
Un beau cadeau de Noël pour les amoureux de la culture japonaise.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sylvie 700 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines