de Tito Topin
LE FLIC CHAUVE
« Ils veulent un héros récurrent. Un flic. T’as ça dans tes tiroirs ? »
« J’en ai plein, je réponds, tu le veux comment ? »
« Kojak, il me dit. Un Kojak à la française. »
« Un chauve ? Tu veux un flic chauve ? »
Il me fait un geste du genre : arrête tes conneries.
En me pressant aux épaules, il m’oblige à m’asseoir dans un de ses fauteuils dont on ne se relève que si l’on est un gymnaste accompli.
Un individu sans pratique du cheval d’arçons, comme moi, doit se laisser choir à quatre pattes sur la moquette avant de se redresser s’il ne veut pas risquer un tour de reins.
Il allume un cigarillo.
« Un mec qui connaît la rue, il lâche avec la fumée. Une grande gueule. Il a des équipiers, de l’humour, et une famille. Ça te va comme point de départ ? Ça te va, mon bébé ? »
Éditions KUBIK