Magazine Conso

Kinatay

Publié le 26 décembre 2009 par Lorraine De Chezlo
KINATAYde Brillante Mendoza
Thriller (gore) - 1h50Sortie salles France le 18 novembre 2009avec Coco Martin, Julio Diaz, Mercedes Cabral, John Regala, Maria Isabel Lopez...Prix de la mise en scène - Festival de Cannes 2009
L'histoire démarre doucement, avec le mariage rapide et dans la bonne humeur, de Peping et sa Cecille. Ils ont un enfant, peu d'argent, mais beaucoup de tendresse et un entourage heureux. Leur vie sera belle... Mais parce que Peping a accepté de suivre une de ses connaissances qui connaît des bons plans pour se faire un peu d'argent, il se laisse le soir entraîner pour une virée spéciale à bord d'un van avec 4 lascars peu engageants. Il doivent régler le compte d'une prostituée droguée qui commence à avoir quelques dettes envers eux...
Et voilà que le cinéma philippin fait parler de lui jusque chez nous. On voit rarement les rues de Manille à l'écran, or, avec Kinatay, le réalisateur nous plonge au coeur de cette capitale vrombissante dès la première scène. La caméra qui filme avec soubresauts nous étourdit. Les klaxons des voitures et les autres bruits de la rue envahissent la salle de ciné. Et on découvre cette population qui parle une langue qui mélange allègrement l'anglais et l'espagnol. Leurs visages métissés nous évoquent les Mexicains, les Thaïlandais... On met à certain temps à chercher des indices pour comprendre sur quelle planète on se trouve.

KINATAYKINATAY

Mais brusquement le film bascule dans une toute autre ambiance. Commence alors une interminable progression dans la nuit, on quitte Manille pour des routes peu éclairées. Cette femme est malmenée déjà, et une éternité plus tard, dans cette maison lugubre, elle va subir les pires assouvissements, puis être tuée et son cadavre traité de la plus macabre des façons. Sous le regard hagard, impuissant, voyeur, de Peping, qui se retrouve malgré lui à participer à ce désastre. Il a mollement essayé d'échapper. Mais rien à faire. Par son immobilisme et son statut de spectateur, Peping a basculé de l'autre côté, jamais plus il ne pourra se sentir irréprochable. Hors il est à l'école de Police... et ses acolytes meutriers le mettent en garde : un salaire de flic ça ne lui suffira pas, le banditisme lui permettra de mieux faire vivre sa femme et leur enfant. Il accepte. Il accepte l'argent qu'on lui remettra le lendemain...

On est aussi à la limite de l'insupportable. Insupportable par la violence des actes bien sûr, mais les horreurs ne sont pas non plus trop exposées. Insupportable aussi par les siflements incessants de la bande sonore, et cette image jamais fixe, et cette longueur du film, quasi en temps réel........ C'est assez pénible. Et en même temps, ce crime sordide ayant eu lieu réellement aux Philippines, on se dit que le vie est pénible également.Dans la dernière scène, le jour s'est à nouveau levé, et on se retrouve dans la circulation incessante de Manille. Le pire a eu lieu sans que le monde ne change d'un iota. Les scènes de rue sont celles que j'ai préférées. Le film, globalement, je ne l'ai pas savouré.
"Un cauchemar sanguinolent" - LeMonde.frL'avis de Kilucru - Les Irréductibles

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lorraine De Chezlo 64 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines