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Un réveillon de Noël au milieu des vignes

Par Eric Bernardin

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Avant mon départ en Suisse, je tenais absolument à revoir Jean Michel et Corinne Comme. Comme j'étais dans le Médoc les jours précédents pour finaliser mon livre, j'ai poursuivi mon séjour chez eux pour le réveillon, dans leur maison entourée de vignes.

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La décoration de la maison est sous le signe de Noël. Mais alors que c'est le genre de chose que je ne goûte guère, c'est ici d'une harmonie enchanteresse. Il y a un travail sur les lumières, les atmosphères de chaque pièce qui vous plonge dans l'atmosphère de Noël.

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L'après-midi du 24, j'ai aidé Corinne à préparer le repas du réveillon. Plus une succession de petites mises en bouche que des plats consistants. Nous devrions pouvoir picorer toute la soirée sans trop nous alourdir. Jean-Michel m'a consulté pour les vins qui conviendraient le mieux pour accompagner les plats. J'ai esquissé des idées. Il a fait ensuite des choix très personnel en tenant compte de celles-ci.

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D'autres invités étaient attendus : un ami de Thomas Comme et toute sa famille. Des personnes ouvertes, enthousiastes, avec qui ce fut un plaisir d'échanger. Nous avons démarré les premières mises en bouche (amandes grillées et bouchées de lotte au lard fumé) avec une Grande dame 1996 de Veuve Clicquot. Les verres et les plats se vidèrent à grande vitesse. Mais heureusement Jean-Michel ramena un magnum de Blanc de Blancs de Ruinart à la rescousse.

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Se succédèrent alors :
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Bouchées concombre & saumon mariné à l'aneth
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Verrine aux crevettes & tomate
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Pattes de crabe & espuma au citron vert et gingembre
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Huîtres à la mousse de persil
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Nous avons poursuivi notre soirée dans la salle à manger avec un nouveau plat, accompagné d'un Vin Passion 2008 du Champ des Treilles (le domaine familial des Comme).

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"Noix de Saint-Jacques" poêlées & velouté de cresson

Le Vin passion a profondément changé depuis l'année dernière, alors qu'il venait d'être mis en bouteille. Il m'a semblé plus mûr, plus harmonieux ... et vraiment très bon !

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Ensuite Corinne et moi avons filé en cuisine, car il valait mieux être deux pour préparer le plat suivant : un "tournedos" Rossini (je mets entre "" parce qu'ils n'avaient pas vraiment la forme de tournedos). Pendant que Corinne poêlait la viande, je cuisais les escalopes de foie gras. La viande étant très épaisse, j'ai conseillé à Corinne de la faire reposer quelques minutes sous du papier alu avant de redonner un coup de chauffe. Ca a marché nickel : elle était à bonne température, bien rouge à l'intérieur, mais sans être saignante (la preuve : Jean-Michel l'a appréciée alors qu'il n'aime pas la viande saignante).

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La viande était accompagnée d'un goûteux et fondant flan au cèpes. Mais aussi d'un vin : Château Magdelaine 1988 (Saint Emilion 1er cru classé). Il a une belle histoire. Durant l'été 1988, Jean-Michel travaille dans ce château, et Jean-François Moueix lui demande d'éclaircir une parcelle (= vendange en vert). Il exécute ce travail avec une telle vitesse que son patron est vraiment impressionné. Il lui dit que pour la peine, il lui donnera une caisse de ce vin lorsqu'il sera mis en bouteille. Et c'est deux de ces bouteilles que nous avons bu ce soir de réveillon. Le nez est marqué par la truffe et le sous-bois d'automne. La bouche est d'une bonne ampleur, aux tannins adoucis par le temps et possède équilibre et fraîcheur. Ceci dit, on pourrait s'attendre à une plus grande complexité. Mais l'important était là : il allait très bien avec le plat.

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Avec le fromage, nous avons bu un autre vin, qui a aussi un rapport avec le passé professionnel de Jean-Michel : le Cabernet Sauvignon "Rutherford cuvée" 1983 de Pine Ridge. Notre hôte a en effet été stagiaire dans ce légendaire domaine américain. Au nez, pas de doute, c'est un cabernet sauvignon : feuille de cassis, tabac, menthol. En bouche, c'est d'une grande droiture, avec une acidité bien présente. Les tannins finaux ne sont en revanche pas très bien fondus, et ne le seront probablement jamais. Ce qui fut étonnant, c'est qu'il changea du tout au tout avec le dessert à la framboise. Sa finale devint plus douce et marquée par ce fruit.

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Le dessert était un bavarois aux framboises sur un sablé (préparée la mère de Jérôme). C'était léger et frais tellement mieux que la sacro-sainte bûche fourrée à la crème au beurre (je prends trois kilo rien qu'en évoquant cette incarnation de satan).

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L'air de rien, il était 2h30 du matin lorsque nous avons regardé nos montres. Nous n'avons pas tardé à nous coucher, histoire de laisser le père Noël rentrer discrètement par la cheminée pour amener ses présents...

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