Vous avez devant vos yeux l'une des meilleures sorties hip-hop indé de 2009, Boy Meets World, l'album d'une des meilleures révélations de l'année 2009, Fashawn, en compagnie d'un magicien de la production, Exile. Plus que le récit d'une enfance, celui de toute une vie, la vie d'un jeune rappeur très talentueux dont ce précieux album serait le rite initiatique vers l'âge adulte et un avenir plein de promesses. L'autre scène Westcoast (entre guillemets) nous a livré un joyau.
Le fait est que, Boy Meets World n'est pas le genre d'album que l'on décortique piste par piste et avec un descriptif et quelques arguments comme une banale chronique. D'abord ce n'est pas un terme approprié, 'décortiquer', parce que cet album possède une âme, un coeur, une mémoire, des émotions. Ça ressemble à un puzzle de souvenirs, de vieux rêves et de moments précis qui marquent une existence toute entière ou du moins qui ont déterminé l'homme qu'il est devenu aujourd'hui, un 'young black male' qui vient d'un milieu où la mort peut faucher à n'importe quelle heure de n'importe quel coin de rue. Pour faire court, Fashawn nous ouvre son livre de photo-souvenirs avec un instru d'Exile accompagnant chaque page.

Fashawn possède ce truc qui captive notre attention. Ce qu'il raconte concerne des tas de gens dans sa situation, vivant les mêmes conditions qu'il a vécu, on n'apprend rien de nouveau dessus. Pourtant, on l'écoute avec intérêt, on comprend même si on a du mal avec l'anglais, on ne manque pas une miette. Cet MC possède cette attitude réfléchie d'un backpackers et un flow très bien articulé, c'est une explication parmi d'autres je suppose. Les productions sont soignées et superbes, c'en est exaltant. Exile prouve que la bonne vieille formule beat+sample(+quelques ingrédients secrets) fait toujours des merveilles. Moi-même je me sens incapable de vous l'exprimer autrement, il y a des fois où il n'a rien d'autre de mieux à dire, rien de mieux qu'à faire qu'à écouter, simplement.