Laissez tomber 2010, Vic Chesnutt est mort le 25 décembre. Overdose de bonbons qui font du bien, ou suicide, Vic avait 45 ans. Depuis son fauteuil roulant (accident de voiture quand il en avait 18), ce mec a pourtant tricoté des rocks mélancoliques sans qu'on entende le couinement des roues en acier.

Il n'empêche...
Il n'empêche, Vic Chesnutt avait des dettes abyssales (système de santé américain, Obama, Michael Moore, mourir seul une guitare posée sur les genoux et des lettres d'huissiers pas ouvertes sur le bureau, rayez la mention inutile), une grosse dépression et des pulsions suicidaires largement au-dessus de la moyenne. Il n'empêche, encore : North star deserter (2007) est un chef d'œuvre. On pourra chialer tranquille tout 2010 en l'écoutant. Il n'empêche, suite et (presque) fin : le père Noël n'a pas comblé ses dettes auprès du système de santé. Ce n'était pas sa première tentative. Vic Chesnutt était pugnace. Vic Chesnutt chantait des cicatrices. Vic Chesnutt va rejoindre la longue cohorte des artistes maudits qu'on pleurera les jours fériés. Le reste du temps, on suivra les suites du procès attempté au chirurgien de Johnny parti se faire réparer aux Etats-Unis. Vous trouvez ça cliché, la critique de l'éternel deux poids deux mesures ? Je n'en ai pas grand-chose à foutre. Perdre un de ceux qui nous ont montré d'autres chemins et dont on prenait des nouvelles de temps en temps, constatant avec joie que la souffrance n'avait pas eu raison d'eux, ça remue plus que de raisonnable. Ca fait de l'espoir en moins. Il n'empêche, fin. Je répète : Vic Chesnutt chantait des cicatrices.