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Soleil d'Hiver

Publié le 29 décembre 2009 par Yiannis
21soleil d'hiver

Le soleil de janvier est apaisant…

Assis bien confortablement à la terrasse du café, jouant avec ses clés, il se dit que là, à cet instant, il n’a personne à envier.

Il est en paix avec lui-même.

Il ne voudrait pas être ailleurs.

Il laisse quelques rayons buissonniers bichonner son visage. Il ne pense à rien, sinon à son roman du moment : Aurélien. Cette histoire impossible peu à peu le prend par la main et l’entraîne vers ses amours anciens.

Il n’a jamais su aimer, songe-t-il sans peine et il se dit, philosophe - Ainsi va ma vie, et mes amours ont fait beaucoup de bruit …pour rien, mais avec elle c’est différent.

Il accepte son passé ; l’endroit est propice…les passants défilent…

Son passé lui semble une chanson qui change d’air selon la saison…

Soudain, son œil est accroché par la vie qui bourdonne autour de lui : un enfant capricieux, un couple d’amoureux, une femme qu’il aurait pu aimer sans doute s’il avait eu quelques années de plus, deux petites vieilles, alertes, aux mains ridées qui jouent avec leur sac à main…

L’odeur du tabac brun lui emplit les narines, son esprit vagabonde ailleurs…

Des sensations confuses inondent sa mémoire…

Ce ne sont pas des souvenirs précis mais de simples instants, des morceaux de sa vie.

Il se revoit assis à sa fenêtre, il y a de ça une dizaine d’années.

Il regarde cet étranger goûtant le même tabac brun, beaucoup de ses illusions se sont envolées, d’autres les ont remplacées :

- Peut-on vivre sans illusions ?

Le monde le rappelle à nouveau…c’est le serveur :

- Autre chose Monsieur ?

- Non merci, l’addition !

La rue, l’heure d’aller rejoindre un ami avant de rentrer chez lui…

Il pense à elle. Elle doit être ravie de passer la soirée tranquille, sans lui,

sans les filles !

Que va-t-elle faire ?

La rue…

On se croirait à une exposition. Sans bouger, il voit défiler des Silhouettes, tableaux singuliers. Ce sont des êtres qui se dirigent vers leur vie…

Tantôt flânant, tantôt pressés.

Ils ont en commun l’air d’être occupés par quelque chose d’important.

Lui, se sent léger, il n’est occupé à rien.

Un instant…

Voilà que le soleil tire sa révérence.

Autour de lui les clients du café ronchonnent, il sort de sa torpeur, il tremble un peu, enfile sa veste, se lève, cherche dans sa poche ses clés et s’en va vers sa vie.


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