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Ville noire, ville blanche de Richard Price

Publié le 29 décembre 2009 par Babs

 

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Cela faisait longtemps qu'au Zinc, on n'avait pas "bu" (enfin lu) un livre aussi noir, dense et électrisant que le livre de Richard Price, "Ville noire, ville blanche" (Editions 10/18).
J'aime George Pelecanos, orfèvre d'une littérature noire aux dimensions politiques et sociales puisées dans les bas fonds de Washington. Dans une démarche similaire et un style pourtant très différent, je n'ai pas été déçue en découvrant avec Richard Price un écrivain et scénariste hors pair qui prend pour décor de ses intrigues, non pas Washington mais des banlieues déglindées de New York où la corruption et le crime sévissent, autant que la vie. L'occasion de mettre en exergue les maux qui ravagent la société américaine.
 
L'histoire? Armstrong est un véritable ghetto noir dans la banlieue de New York. Dans "Ville noire, ville blanche", c'est dans ce ghetto que Richard Price plante son décor. Une histoire qui aurait pu être tristement anecdotique, va progressivement embraser l'intégralité de la cité. Une jeune femme blanche, Brenda, se retrouvent aux urgences, en état de choc, prétendant qu'on lui a volé sa voiture et que son enfant était à l'intérieur. La recherche du voleur et de l'enfant disparu, ne sont que des prétextes très bien construits pour montrer bien plus que l'intrigue haletante digne d'un thriller:  une réalité des tensions raciales qui sévissent dans certaines villes des Etats-Unis.
 
Au cours de cette enquête, les points de vues sont tour à tour donnés par deux protagonistes à la fois charismatiques et fragiles. Lorenzo, surnommé Big Daddy,inspecteur black qui dépasse largement le cadre formel de son métier pour devenir un acteur très présent dans la cité, à l'écoute de ces concitoyens avec lesquels il vit et partage les problèmes. De l'autre coté, Jesse, jeune femme blanche, reporter dans le prinicpal quotidien local, qui voit dans le suivi de cette enquête, une occasion rare de montrer tout son savoir-faire tout en se prenant peu à peu d'affection pour la victime.
 
Résumer l'histoire de cette façon  est bien sûr encore en dessous de l'intrigue bien ficelée, de l'épaisseur dramatique qui habille chacun des personnages à fleur de peau, de l'écriture sèche, le ton nerveux, fébrile qui caractérisent l'univers de Richard Price. C'est comme une mélodie dramatique et sourde qui résonne longtemps après. D'ailleurs, en lisant "Ville noire, ville blanche", j'écoute la musique du film "Clean" de Olivier Assayas et Lou Reed. De quoi prolonger le spleen de ce grand livre...

 Amanda a fait un beau billet détaillé sur le livre qu'elle a également beaucoup apprécié, c'est par ici. 

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