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De l'identité nationale, note 20 : et le passé colonial, "ruptures coloniales", ACHAC

Publié le 29 décembre 2009 par Jcgrellety

"De toute évidence le débat, sans le nommer, ne cesse de tourner aussi (à la veille des élections régionales) autour du thème de l'immigration (en particulier postcoloniale) et de ses conséquences sur l'« identité nationale », même si de nombreuses personnalités de l'UMP et d'anciens Premiers ministrescommencent à sentir le « vent mauvais » et s'écartent de la démarche. Pourtant, sur le site, pas une référence sur l'immigration, sur la colonisation ou sur l'esclavage ! Le véritable débat est toujours dans l'ombre. Le message est clair : évitons ces sujets qui fâchent et revenons aux principes fondamentaux des « pères fondateurs » de la Nation, actualisés par les thuriféraires de la fierté nationale. Pourtant, derrière le « débat sur l'identité nationale » se tapit un autre débat, omniprésent, sur le passé colonial de la France et ses héritages dans le présent (immigration, connaissance de cette histoire, guerre des mémoires, place de l'islam, pseudo-repentance…). Le président de la République, dans une tribune, mélange les notions d'intégration et d'assimilation, renvoyant à une dialectique qui risque de provoquer des amalgames. La question est moins en effet « Qu'est-ce qu'être Français ? » mais bien, dans ce « grand débat », qui ne dit pas son nom : « Peut-on être noirs, Arabes, Asiatiques, ultramarins et Français ? » Car nous sommes encore, comme le rappelle très justement dans une tribune Yazid Sabeg, « hantés souterrainement » par l'histoire coloniale (Le Monde, 7 novembre 2009). Cinq ans après le coup de feu sur la « colonisation positive » (fin 2004) qui va aboutir à la loi de février 2005 (et notamment à son article premier sur la reconnaissance de l'œuvre coloniale de la France), nous est proposé un second round sur un retour à l'« identité de la France », qui s'annonce d'ores et déjà comme une entreprise réactionnaire. En toile de fond, les immigrés, leurs enfants (et petits-enfants). Mais pas n'importe lesquels. Ceux qui sont plus « colorés » que les autres. Ceux qui sont les « héritiers » du temps des colonies, ceux qui seraient avides de « communautarisme », ceux qui ne s'assimilent pas (comme nous l'explique la pasionaria Elisabeth Lévy chez Yves Calvi ou dans les colonnes du Figaro Magazine)."


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