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Ma rétrospective et mes voeux

Par Venise19 @VeniseLandry
Ma rétrospective et mes voeuxUne décennie s’achève. Quand je pense à ce dix ans, je ne peux pas tout comprendre, tout englober, il y aurait trop à dire bien sûr, juste de penser aux événements mondiaux. Je ne veux pas trop m’y attarder, est-ce vraiment l’heure de le faire, le mousseux ferait moins de bulles ce soir.
À moindre échelle, cette décennie m'a démontré combien le besoin de ne pas être seul est criant. Plus les gens sont indépendants, ne parlant pas à leur voisin de pallier, plus les familles sont restreintes (fini les douzaines d’enfants), plus les centres urbains fourmillent de monde, plus le « magasin général » a été remplacé par le « Smart Center », moins il y a de conversations animées sur les parvis d’église et plus la blogosphère s’enfle, plus Facebook fait fureur, plus Twitter trépigne de liens. Le téléphone nous suit partout, on y parle devant la caissière à l’épicerie, on « texto » devant le chauffeur de taxi, on apporte sa « vie » qui tient dans un creux de main : portable, IPod (des personnes m’ont dit que toute le précieux de leur vie était compilé là). MP3 pour transporter sa discothèque, et j’en passe, parce que je suis loin d’être techno ! Mais à moins d’avoir les yeux fermés ben dur, on réalise que la communication s’est transformée par les moyens mis à notre disposition. Est-ce les moyens qui ont transformé la communication ou la communication qui avait besoin de ces moyens pour se transformer ?
Je suis aussi frappée par le mouvement. Quand les gens se déplacent ils veulent transporter leur chez soi. Comme les tortues ! Cellulaire, agenda électronique, portable, MP3 ... faut dire que les carapaces sont de plus en plus légères. Tout est léger maintenant. Les premiers cellulaires, deux fois plus volumineux que notre téléphone sans fil porte à rire, assez lourds pour assommer quelqu'un !
J'en conclus que l’être humain démontre d'une autre manière son côté grégaire, qu'il veut absolument faire partie d’un tout ; famille, village, ville, communauté Facebook ou humanité. Si une communauté disparaît, elle est vite remplacée par une autre. On entre plus souvent en contact mais pas avec la personne devant soi, à celle qui pourrait nous regarder dans le blanc des yeux et nous rejeter sans écran. On se protège avant de se lancer dans une relation de chair et de sentiment et ça, si on se lance ! On a maintenant besoin d’être encadré pour se rencontrer, les occasions « naturelles » se faisant de plus en plus rares. On s’étudie beaucoup, on prend moins de risque sur le rejet, on aime les miroirs qui nous renvoient notre reflet, de toutes manières on est sécurité avec la quantité : si c'est pas cette personne qu'un lien sera développé, tant d'autres sont accessibles en pesant sur un bouton. Et on contrôle de plus en plus son image.
Ceci n'est pas une critique, c'est une constatation de changement, je ne me place pas au-dessus de ces changements, par exemple, j’aime fréquenter la communauté Facebook. Je fais de l’esprit sans être obligé de me déplacer. On m’applaudit ou me commente, ou m'ignore, je socialise avec des étrangers, toujours dans ma robe de chambre et je connais des détails sur eux que je ne sais même pas de mes amis. Ça m'amuse et me stimule, c'est un jeu de communication. Tout ça pour dire que mon idée ici n'est pas de tout remettre en questions, je tente de tirer, en cette dernière journée de la décennie, une photographie du tournant qu'a pris la communication. Faut dire que je suis essentiellement une femme de communication. C’est là où je place ma passion des mots et mon désir de justice et de justesse.
Bref, de 2000 à 2010, la communication a énormément changé mais pas ce besoin fondamental: le besoin d'être aimé. Je nous souhaite donc un vent doux d’amour qui traverse nos vies, nos têtes, nos cœurs. Je nous souhaite d’aimer et d’être aimé.

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