Ce roman très court est composé de chapitres également très courts qui ne sont parfois que des paragraphes de quelques lignes. Différentes
histoires et différents points de vue s'y entrecroisent.
Le 23 septembre 2004 un homme a acheté un carton dans la boutique d'un antiquaire, un carton rempli de films super 8 tournés dans les années 50. Ceux-ci sont entièrement consacrés à une jeune femme
prénommée Aurore. On la voit grandir, devenir adulte et évoluer jusqu'à ce qu'elle disparaisse mystérieusement des images. Le narrateur (ou l'écrivain ?) s'adresse à l'homme qui a découvert les
films et décrit les sentiments qu'éprouve celui-ci en visionnant le film comme s'il lisait dans ses pensées.
A. jeune fille "télépathe" vit en Suisse au bord du Lac Léman. Elle a accès aux pensées les plus
intimes des gens qu'elle côtoie. Ce pouvoir encombrant l'oppresse.
Une femme de notre époque raconte ses rêves.
Ce livre aborde le thème de l'intrusion dans l'intimité d'autrui : voyeurisme, télépathie, rêves...et le lecteur lui-même est impliqué.
Un roman très énigmatique et dérangeant dont la fin m'a totalement échappée mais séduisant tout de même par la qualité de son écriture et par le mystère qui s'en dégage. Hélène Frappat sonde les
âmes avec beaucoup de talent et de subtilité.
extrait : "Dans la cohue désordonnée et bruyante, personne, à l'exception de A. ne remarqua la silhouette qui s'était faufilée, à contre-courant
des camarades qui la bousculaient sans la voir vers la sortie du lycée.
Avant d'en apercevoir son ombre furtive, seule élève desendant les marches du vieil escalier que toutes les élèves remontaient à la hâte, A. savait. Durant le récit de Claire, elle
avait écouté une jeune fille étrangement silencieuse, en retrait.
A. s'était introduite au fond de son âme, en cette zone trsansparente où ne survit aucune ombre, où la langue universelle des émotions, seule et sans miroir, sans reflets et sans masques, ne ment
jamais."
Par effraction, Hélène Frappat, Allia, 127 pages.
lu aussi par : Lily, Antigone, Aurélie, Laure Limongi...
...et la critique de Télérama où j'ai trouvé cette idée de lecture.