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Meurtres sur le Palatin

Publié le 03 janvier 2010 par Litterature_blog
Meurtres sur le Palatin
Rome, sous le règne de l’empereur Tibère (14 à 37 après J-C). Le cadavre d’un gladiateur est retrouvé sur les marches d’une maison cossue du Mont Palatin, un quartier où vivent de nombreux patriciens (citoyens romains appartenant à l’aristocratie). Kaeso, centurion de la garde prétorienne, est chargé de l’enquête. Ses investigations le mèneront dans les bas-fonds de Rome où, entre corruption, vengeance, combat de gladiateurs et paris truqués, le jeune homme aura fort à faire pour éviter les nombreux pièges tendus par des femmes bafouées ou d’anciens compagnons d’armes.
Avis aux futurs lecteurs de ce roman : Rome antique ne rime pas avec romantisme. Oubliez les images d’Épinal. La vie à Rome à cette époque était extrêmement violente : le sang coulait à flot, la sexualité était totalement débridée, la condition des esclaves souvent insoutenable et les intrigues politiques foisonnantes. L’auteur ne force pas le trait Les mœurs décrites ici sont simplement réalistes.
Il est évident que Cristina Rodriguez connaît parfaitement son sujet d’un point de vue historique, mais elle ne cherche pas pour autant à épater la galerie. Les informations concernant l’organisation de la société, les rapports humains, la nourriture, l’architecture ou les vêtements ne sont pas amenées artificiellement, elles s’insèrent dans le récit et participent à la crédibilité de l’ensemble.
Aussi à l’aise dans la description d’une taverne que dans celle d’une riche maison du Mont Palatin, l’auteur n’a pas rédigé pour autant un essai historique. Son texte est une fiction qui utilise certains personnages ayant réellement existé, mais il ne faut pas perdre de vue que son dessein premier est de proposer une œuvre romanesque. Et force est de reconnaître que la mécanique fonctionne. Il y a certes beaucoup de protagonistes, mais chacun joue un rôle important. Les évènements s’enchaînent avec fluidité jusqu’au dénouement. L’écriture est simple, la lecture facile et agréable. Ne cherchez pas ici un roman historique au souffle épique, vous seriez déçu. Mais si vous voulez partager quelques moments de la vie quotidienne des différentes couches de la société romaine, de l’esclave au soldat en passant par les gladiateurs ou les hommes politiques, cet ouvrage devrait vous satisfaire.
Personnellement, j’ai passé un très bon moment de lecture avec un roman à la fois didactique et divertissant. Ces deux qualités sont tellement difficile à associer que je ne peux que féliciter Cristina Rodriguez pour avoir réussi à relever un tel pari.
Merci à Livraddict et aux éditions du Masque de m’avoir permis de découvrir un titre que je ne serais jamais allé cherché par moi-même.
L’info en plus : la lecture de ce roman fait indéniablement écho à la diffusion il y a quelques années de la série Rome sur Canal Plus. On retrouve le même souci de montrer avec réalisme la vie quotidienne des patriciens et de la plèbe, même si l’époque n’est pas tout à fait la même puisque la série télé se passe sous le règne de Jules César. Si vous avez aimé le roman de Cristina Rodriguez et que vous ne connaissez pas la série, foncez sans hésiter sur cette dernière, vous ne serez vraiment pas déçus.
Meurtres sur la Palatin, de Cristina Rodriguez, Éditions du Masque, 2009. 16 euros.
Meurtres sur le Palatin
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LES COMMENTAIRES (1)

Par ERICANSE
posté le 14 janvier à 09:09
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2ème opus pour Kaeso Concordianus Licinus (voir Les Mystères de Pompéi), Meurtres sur le Palatin s’ouvre donc sur la découverte d’un cadavre mutilé. Le centurion de la garde prétorienne ne s’imagine pas où vont le mener ces investigations. Cristina Rodriguez nous dévoile une société romaine, où le raffinement et l’évolution côtoient les vices et la corruption. Sa connaissance de la société romaine se sent à chacune des pages, et les intrigues de la politique romaine de l’époque n’ont rien à envier à celle que nous connaissons aujourd’hui. Kaeso, toujours accompagné de son indéfectible léopard, Io, devra alors enquêter dans le milieu des gladiateurs, au sein duquel l’organisation de combats clandestins menace les finances publiques. Pourquoi, tout au long de son enquête, Apollonius apparaît sur son chemin ? Cet oracle n’en sait-il pas plus que ce qu’il veut bien avouer à Kaeso ?...Osera –t- il du rester lui déclamer son secret le plus intime ? C’est en s’éloignant de Subure , un quartier populaire de Rome, que Kaeso rencontre Titus Placidus, qui possède une « écurie » de gladiateurs, parmi lesquels la propre fille de Placidus, la sulfureuse Victoria …Kaeso, aidé par les « autopsies » pratiquées par HILDR, sa propre mère, devra aussi résister à l’ingénue Concordia, dont l’enlèvement précipitera la résolution des énigmes…S’opposant à Marcus Gallus et au sénateur Valerius FLACUS, Kaeso, soutenu et aidé par CALIGULA, combattra donc les affres de la corruption de la société romaine et ses innombrables turpitudes. Même si la réponse aux nombreuses questions posées au cours de ces 323 pages trouve une réponse pour le moins déroutante, en tout cas inattendue… Cette enquête policière au cœur de l’Antiquité Romaine arrive néanmoins à nous maintenir en haleine, tout en nous permettant de nous évader en nous plongeant dans un Subure plus glauque, que nous n’aurions pu l’imaginer. L’auteur réussit à nous décrire l’emprise de la corruption sur la politique romaine, mais aussi à retranscrire la perversion, liée à la coexistence des esclaves et de leurs maîtres, ou encore à rendre compte de la prostitution et des différentes formes, qu’elle a pu revêtir. Si nous devons féliciter Mme RODRIGUEZ Cristina pour sa connaissance précise de cette époque et de ses mœurs, nous pouvons regretter la profusion (à outrance) de personnages, rendant parfois la compréhension difficile. Agréable à lire, notamment avec ses nombreux dialogues, ce thriller antique réussit néanmoins son pari : celui de nous emmener à la découverte d’une époque à travers une enquête à rebondissements. A lire donc , avec –c’est un conseil, et non un précepte de l’éditeur – un dictionnaire historique sous le coude, afin de situer lieux et personnages.

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