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Cantines scolaires: enquête du CLCV auprès des élèves et parents

Par Macantinebio

La CLCV publie une enquête menée avec le soutien de la Direction Générale de l’Alimentation. 1400 élèves et 255 parents ont été interrogés afin de cerner leurs avis et leurs attentes sur la qualité gustative, le bruit dans le restaurant scolaire et le temps consacré aux repas.

Nous en publions ici quelques extraits.

D’abord une excellente surprise. Les enfants du primaire comme du secondaire plébiscitent le repas à la maison avec papa et maman.

Cantines scolaires: enquête du CLCV auprès des élèves et parents

La cantine scolaire n’arrive qu’en 5ème position.

- Des opinions contrastés en matière de qualité gustative

Les élèves de primaire sont 70% à trouver bon les repas de la cantine. Par contre ils ne sont que 51,5% au collège. Pas étonnant donc qu’un élève sur 2 en secondaire sorte de la cantine en ayant faim.

- Repas faits sur place ou livrés depuis une cantine centrale

L’étude ne livre aucun chiffre mais il apparaît que les repas fabriqués sur place (i.e en liaison chaude) sont mieux perçus que les repas livrés depuis une cantine centrale (i.e en liaison froide). Ce n’est guère étonnant quand on connaît les conditions sanitaires draconiennes qui entourent les livraisons de repas depuis les cuisines centrales.

- Durée du repas et environnement sonore

En collège le temps de repas est trop court: 59,6% des éléves du secondaire déjeunent en moins de 20 minutes, durée minimale recommandée.

La cantine est un lieu bruyant pour 90% des primaires et 70% des secondaire. Cela traduit certainement une plus grande tolérance au bruit des pré-adolescents.

- Un prix moyen de repas très faible…

Nous avons transcrit les chiffres cités dans l’étude sous forme du tableau ci-dessous.

Type d’établissement Primaires Secondaires

Etablissements publics hors ZEP 2,80 € 3,40 €

Etablissements publics en ZEP 2,30 € 3,00 €

Etablissements privés 4,90 € 4,64 €

Ces résultats livrés bruts nous plonge dans un abîme de perplexité. Ces prix reflètent une moyenne. Une corrélation a-t-elle été faite entre le prix payé et la qualité perçu de la cantine?

Pourquoi les prix dans les établissements privés sont-ils tellement plus élevés? La qualité de la nourriture y est-elle meilleure? Les parents d’enfants dans le privé sont-ils prêts à payer plus pour la cantine de leurs enfants?

On croit deviner pourquoi les prix payés en ZEP sont inférieurs mais serions-nous victimes d’à priori? Autrement dit la qualité est-elle constante dans les établissements de ZEP et l’écart de prix se justifie par le moindre niveau de vie des familles vivant en ZEP et donc ce sont les communes/départements qui paient la différence ? Où bien les repas servis en ZEP sont-ils de qualité moindre justifiant ainsi un prix plus bas? Malheureusement l’étude ne répond pas à ces questions.

- ….mais qui reste trop cher pour 67% des parents (tous établissements confondus) qui reconnaissent malgré tout que la qualité, la quantité, l’équilibre et la variété des menus sont au rendez-vous, contredisant au passage ce que pensent leurs enfants !!! en effet 44% des élèves du secondaire citent la variété des plats et la qualité de la nourriture comme les 2 principaux domaines d’amélioration dans leur cantine.

L’opinion des parents quant à l’appréciation de la cantine et du prix de cette dernière est inquiétante et augure mal d’une amélioration du service à la cantine.

Que disent les conclusions de l’étude?

La CLCV met bien en lumière la contradiction explosive entre qualité nutritionnelle et qualité gustative. Elle préconise de rendre obligatoire la réglementation définissant la fréquence, la variété et les quantités des différents aliments proposés (i.e les recommandations du GEMRCN); tout en reconnaissant que les repas servis à partir de cuisines centrales sont moins bien notés gustativement que ceux servis sur place.

La CLCV préconise de travailler ce point avec les sociétés de restauration collective. Il s’agit là selon nous d’un voeux pieu car ces dernières sont astreintes à des conditions d’hygiène draconiennes et ne font que suivre le cahier des charges édictés par les communes y compris en terme de coûts.

Nos propres conclusions de cette étude.

Cette étude a le mérite d’embrasser l’ensemble des contingences vécus par l’élèves durant le temps de cantine: qualité de vie durant le temps de cantine, qualité gustative et nutritionnelle des repas.

Elle met également en contradiction ces deux derniers aspects sans toutefois la formuler concrétement: à quoi cela sert d’améliorer la qualité nutritionnelle des repas  si la qualité gustative n’est pas au rendez-vous. Ce sont les poubelles qui vont festoyer…

Notre conclusion de l’étude voudrait que l’on réinstaure des cuisines dans toutes les cantines. Recréer le lien entre le cuisinier et les enfants est un gage de réussite largement démontré dans les petites cantines scolaires.

L’étude ne mentionne pas non plus l’aspect éducatif qui a déserté les cantines il y a fort longtemps. La variété et le goût pour les produits peuvent s’acquérir pour autant que des éducateurs formés pour cela (et non du personnel d’encadrement comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui) restent auprès des enfants pendant leur repas.

Remettre des cuisines et du personnel éducatif dans les cantines permettrait certainement d’améliorer considérablement les conditions de vie et la qualité gustative et nutritionnelle des repas pris en cantine. Mais pour cela il faut revenir 30 ans en arrière et investir à nouveau beaucoup d’argent dans les cantines.

Les parents sont-ils prêts à payer pour cela? Le résultat de l’enquête ne nous rend guère optimiste.

A télécharger: Cantines scolaires : enquête auprès des élèves – CLCV


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