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L’écrivain le plus couronné de l’année.

Par Georgesf

Il existe un prix littéraire qui mériterait d’être plus connu, c’est le prix Salondulivre.net. Ce n’est pas le plus richement doté (encore que, par les temps qui courent, 200 euros ou un peu plus, ça ne se refuse pas). Ce n’est pas le plus relayé par les médias (mais les médias ne relaient pas toujours les faits les plus glorieux de l’actualité). Mais c’est quand même le plus important de l’année. En tout cas, au début de l’année.


     Ce prix est décerné chaque année à la première seconde de l’année. À 0 heure, zéro minute, une seconde, le nom du lauréat est annoncé sur le site. Alors que toute la France cesse de roter son champagne pour se rouler des palots embaumés de foie gras et de truffes au chocolat, un écrivain entre au Panthéon. Enfin, c'est une image : à minuit, le Panthéon est fermé, même pour l'écrivain le plus couronné de l'année. À 0h 00' 01" aussi.

Je trouve cette idée géniale. On n’en félicitera jamais assez les organisateurs. Pendant quelques jours, l’écrivain ainsi primé est le plus couronné de l’année. Comprenez-vous son bonheur ?

Je l’imagine, se levant tôt le matin, tous les premiers jours de janvier, pour mieux profiter de chaque heure de cette gloire éphémère.

Je l’imagine penché sur son clavier, tapant chaque mot avec un amour infini ; car les mots de l’écrivain le plus couronné de l’année ne peuvent être ceux du tout venant ou du tout écrivant.

Il pense.

Il pense aux autres, à ceux qui ne sont que « les écrivains les plus attendus de l’année » selon les médias, mais qui commencent à s’inquiéter : toujours pas le moindre satisfecit accordé à leur oeuvre immense.

Il pense aux humbles noircisseurs de pages blanches qui, toute l’année, vont se réfugier dans le fol espoir « peut-être que j’aurai un prix littéraire cette année ».

Il éprouve une immense compassion pour ses frères sur les berceaux desquels les fées ne se sont pas penchées. Il pense à lui, et il se sent meilleur.

      Il part vers la salle de bains. Quelle tête doit-il faire, avant de se raser, en contemplant dans le miroir le visage de l’écrivain le plus couronné de l’année ? Il faudra que je regarde ce matin, car l’écrivain le plus couronné de l’année 2010, il paraît que c’est moi. Le roman « Le film va faire un malheur », édité au Castor Astral en 2009, a reçu le prix Salondulivre.net il y a déjà quatre jours. Peut-être serez-vous de mon avis, je trouve que le bandana rouge lui va très bien.

couverture Le film avec bandana


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