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"Solomon Kane"

Par Loulouti

On ne peut pas avoir tous les jours du caviar à son repas, c’est comme ça.
Après l’excellent "Esther", je me suis fourvoyé hier après midi avec "Solomon Kane" réalisé par Michael J.Bassett (metteur en scène du très bon "Wilderness") d’après l’œuvre de Robert E. Howard.
J’ai trouvé le long métrage insipide, mal fait, mal joué et manquant incroyablement de moyens.
 
Et surtout d’un souffle de vie.
Je sais que l’adaptation du travail de Robert E. Howard n’est pas chose aisée. L’univers ou plutôt les univers (il n’a pas écrit que sur notre Cimmérien à toutes et à tous) regorgent de subtilités, de profondeurs et de niveaux de lecture différents, d’une créativité de tous les instants.
Dans mon propos j'associe naturellement Robert E. Howard à J.R.R Tolkien. Avec la trilogie de Peter Jackson je me dis que j’ai eu le privilège d’assister à la projection d’œuvres dont on parlera encore dans cent ans.
Mais Peter Jackson a eu le temps, les moyens financiers et humains, les infrastructures mais surtout les coudées franches pour arriver à ses fins.
Sans comparer l’incomparable on sent que "Solomon Kane" est un long métrage de commande au rabais.
J’ai eu le sentiment de me retrouver face à un blockbuster qui n’en était pas un mais qui faisait tout pour en donner l’impression.
La scène inaugurale est habile et a du cachet à l’écran. On se dit que le film est lancé sur de bonnes bases, sur la voie royale puis c’est…le néant.
L’histoire est intéressante. La lutte entre le bien et le mal, le rachat d’une âme sont des arrières plans, souvent exploités au cinéma, mais qui tiennent toujours la route. Cependant leur mise en images ici est pour le moins calamiteuse. Le metteur en scène nous réserve quelques rares bons moments mais ces éclairs de lucidité sont noyés dans un fatras mal amené.
Au point de vue de l’émotion, on a du mal à s’attacher aux protagonistes. On reste à la surface des choses car les personnages sont grossièrement définis. Solomon Kane apparaît comme le nez au milieu de la figure. Il n’a ni passé, ni référent.
Le scénario est cousu de fil blanc et le dénouement n'a pas la saveur de la moindre surprise.
Les dialogues sont basiques. Le vocabulaire sur la lutte entre les forces du mal et celles du bien reste pour le moins générique et pompeux. Et surtout le rythme du film est anéanti par de longues pauses inopportunes. En insistant trop sur la nécessité de vouloir nous expliquer les faits avec des mots plutôt que de nous les montrer avec des images, le metteur en scène a transformé l’esprit de son "Solomon Kane". L’action qui aurait du être le moteur principal, est relégué au rang de simple ornement.
Les séquences d’action sont montées au dépit du bon sens. Les combats sont répétitifs et trop brefs.
Mais la déception majeure du long métrage, qui conforte mon idée que le film a manqué de tout, est la nullité des effets spéciaux. C’est incroyable qu’un film qui se voulait ambitieux (du Robert E. Howard tout de même) ait eu son univers visuel massacré à ce point.
Je ne mets pas en cause les techniciens, les informaticiens qui ont créé ces effets mais plutôt la production. Quand on donne de l’argent à des professionnels, ces derniers s’acquittent en général de leur travail avec brio.
Le rendu de "Solomon Kane" est vraiment hideux et inabouti. Le combat final entre notre "héros" et le monstre décroche le pompon en terme de malfaçon et de lourdeur. On est à la limite du manque de respect vis-à-vis du spectateur.
James Purefoy, habillé à la "Van Helsing", nous sert deux cent fois les mêmes expressions de visage et à l’air de s’emmerder à énonçant des dialogues insipides. Je me demande ce que Pete Postlethwaite et Max Von Sydow sont-ils venus faire dans cette galère ?
Je me suis ennuyé. Les intentions de la production étaient peut être excellentes et partaient d’un bon sentiment mais le long métrage aurait du (oui c’est facile de le dire) avoir plus d’ambition.
Tout simplement.

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